Les éleveurs manifestent leur désarroi à Nogent-le-Rotrou
Au diapason de leurs collègues du Calvados, les éleveurs euréliens de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir ont manifesté leur colère à Nogent-le-Rotrou, dans la nuit du 20 juillet.
Ça s’est décidé comme ça, à l’issue d’une réunion de crise à Miermaigne (Eure-et-Loir) et dans la logique des actions menées par les collègues du Calvados.
En tous cas, les éleveurs euréliens de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir ont manifesté leur désarroi à Nogent-le-Rotrou dans la nuit du 20 juillet.
Et pour l’exprimer très clairement, ils vont prendre tous les caddies des enseignes de distribution du secteur et leur faire traverser toute la ville pour les entasser devant la sous-préfecture. « Ils vont peut-être comprendre, comme ça, ce que c’est que de travailler à perte. Eux, ce sera un jour ou deux, nous, ça fait des mois que ça dure ! », lance Fabien Navet, le président Jeunes agriculteurs du canton d’Authon-du-Perche.
« Toutes les filières animales sont touchées », pointe de son côté Pascal Trécul, le président de la section bovine de la FDSEA : « Ce n’est plus une crise conjoncturelle, c’est une crise structurelle. Ça fait des années que ça dure. Ils feraient mieux de nous dire d’arrêter l’élevage plutôt que de nous laisser continuer comme ça ! »
De fait, par exemple, les accords sur le prix de la viande bovine à réhausser de cinq centimes chaque semaine pendant douze semaines, obtenus suite aux blocus des abattoirs en juin, n’ont pas été respectés : « Nous n’avons même pas vu la couleur des cinq premiers centimes... », relève Pascal Trécul.
Qui ajoute : « Nous avons le sentiment que l’on se moque de nous. Cette action est un message fort à Stéphane Le Foll et à tous ces dirigeants qui étaient autour de la table de négociation. Ça suffit maintenant, il va falloir arrêter de nous mener en bateau. »
Particulièrement touchés par cette crise, les éleveurs n’entrevoient aucune issue. Les secteurs du lait et de la viande porcine sont durement impactés.
Plus du quart des élevages du département est dans une situation financière préoccupante. Ce qui renforce leur détermination : « Cela faisait longtemps que nous attendions une mobilisation comme celle là et nous sommes prêts à continuer... », assure l’éleveur percheron. Et pas sûr que cela se passe toujours aussi calmement...