Les éleveurs de percheronnes attendent un coup de pouce de Marc Fesneau
Vendredi 19 avril à Sargé-sur-Braye, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a rendu visite au groupe d’éleveurs qui a réimplanté la race bovine percheronne dans la région naturelle du Perche.
Vendredi 19 avril à Sargé-sur-Braye, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a rendu visite au groupe d’éleveurs qui a réimplanté la race bovine percheronne dans la région naturelle du Perche.
L’association La race fine percheronne, qui regroupe trois éleveurs, a été créée il y a un peu plus de sept ans. Son objectif est de réimplanter la vache percheronne au sein de la région naturelle du Perche grâce à la race bovine actuelle saosnoise, présente en Sarthe et constituée notamment à partir de la race locale percheronne. À l’invitation de Guillaume Foucault, chef cuisinier à la tête du Grand Chaume à Chaumont-sur-Loire, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, est venu à Sargé-sur-Braye, dans une prairie appartenant à Jérôme et Jordan Augis, tous deux éleveurs bovins allaitants. « Nous avons une histoire à sauvegarder et un terroir à préserver. On travaille dans cette optique-là », a expliqué Vincent Charpentier, éleveur et président de l’association fine percheronne, au ministre de l’Agriculture.
Un cahier des charges exigeant
Ils sont trois élevages à avoir des races saosnoises au sein de leur cheptel. « Nous avons une soixantaine de vaches dans nos trois élevages. Nous sommes en recherche de nouveaux éleveurs qui souhaiteraient nous rejoindre », assure Vincent Charpentier. Le principal frein pour recruter de nouveaux éleveurs est lié à un cahier des charges exigeant. Pour intégrer la fine percheronne, il faut avoir des prairies naturelles avec une grande diversité florale d’au moins trente espèces différentes. « On impose un quota de diversité florale au sein de notre prairie naturelle. Il ne suffit pas d’avoir une prairie depuis longtemps pour qu’elle soit forcément naturelle », rappelle Jérôme Augis, éleveur bovin. Il est également nécessaire de planter sept arbres fruitiers pour une vache avec un tiers des greffons qui devront devenir de vieux arbres autour de la ferme.
Le cahier des charges exige, pour une plus grande qualité de la viande, que la vache ait vêlé au minimum une fois et maximum trois fois. « C’est un travail plus long et fastidieux, mais on peut valoriser davantage la viande », affirme le président de l’association. Le prix d’une carcasse au kilo coûte en moyenne 5 euros pour d’autres races, tandis que la fine percheronne est vendue au minimum 6,50 euros du kilo de carcasse.
Mise en lumière d’un terroir
Des restaurateurs comme Guillaume Foucault préfèrent travailler avec ce type de viande. « On a besoin de viande de qualité. De plus, c’est une promotion de notre territoire. Le tourisme sur notre territoire ne s’apparente pas seulement à des visites de châteaux. Avoir une identité de territoire, c'est nécessaire, et réimplanter cette race en fait partie », a expliqué le restaurateur au ministre de l’Agriculture.
Plusieurs élus comme Christophe Marion, député du Vendômois, ou encore Karine Gloanec-Maurin, présidente de la communauté de communes des Collines du Perche, étaient présents pour soutenir cette initiative. Marc Fesneau, attaché à la région naturelle du Perche, a félicité l’initiative et a assuré étudier « ce qu’il serait possible de mettre en place pour améliorer la communication et augmenter la notoriété d’une telle action ».
Travailler sur la communication
La communication est un objectif prioritaire pour l’association, mais pas toujours évidente à mettre en place, notamment à cause d’un manque de trésorerie. « Lorsque les éleveurs vendent des animaux, ils reversent 10 centimes du kilo à l’association. En moyenne, cela fait 100 euros par animal, mais avec une dizaine d’animaux vendus par an, ça représente peu », regrette Vincent Charpentier.
Le ministre de l’Agriculture a d’ailleurs souligné la nécessité de soutenir ce type d’initiative au niveau des consommateurs. « On demande toujours d’avoir une plus grande qualité. Ici, la qualité, elle y est. C’est un système vertueux qui a besoin de soutien et de communication pour se faire connaître davantage. Il faut saluer cette initiative qui consiste à réintroduire des races historiques sur un territoire ».