Les difficultés perdurent pour les exploitations euréliennes
Le CER France alliance Centre a réunit les principaux acteurs du monde agricole eurélien pour livrer un bilan économique des exploitations après la dernière récolte.
Pour ses Observatoires agricoles de la ferme Eure-et-Loir, le CER France alliance Centre a invité les principaux acteurs du secteur dans ses locaux chartrains, le 25 septembre.
« Les chiffres que nous allons présenter nécessitent de réfléchir à nos modèles et d’accompagner les agriculteurs comme nous ne l’avons jamais fait. L’accompagnement a toujours été important pour nous, mais là d’autant plus. Il faut changer de modèle », a souligné le directeur pour l’Eure-et-Loir du centre de gestion, Vincent Bouteleux.
Les chiffres présentés pour 2017 résultent de l’application aux échantillons 2016 — constitués par huit cents exploitations représentatives — des tendances observées cette année. Ils ne constituent cependant que des moyennes, alors que les écarts ont rarement été aussi importants d’une exploitation à l’autre.
Le CER note une stabilité des cours des céréales depuis 2013 avec des fluctuations importantes à court terme.
Les mêmes tendances à la hausse ou à la baisse s’observent sur les cours des produits énergétiques.
En termes de rendements, le centre de gestion observe qu’ils sont remontés un peu au-dessus de la moyenne décennale cette année, mais restent inférieurs à ceux de 2013-2014. En dehors du colza, ils ne sont donc pas exceptionnels.
En prenant l’exemple d’un système en grandes cultures sans betteraves ni légumes, l’évolution estimée par le CER par rapport à 2016 serait une hausse du produit brut par hectare de 296 euros, conjuguée à une baisse des charges de 83 euros.
Le résultat par Unité de travail agricole familial (Utaf) s’élève ainsi à 18 700 euros, contre - 24 000 en 2016.
Néanmoins, compte tenu du coût de revient de la tonne de blé, les prix ne permettent pas de rémunérer le travail et le capital.
En conclusion, si la récolte 2017 dégage un revenu positif, l’excédent brut d’exploitation ne comble pas le déficit de 2016.
De fait, 39 % des exploitations sont toujours en situation fragile ou préoccupante (elles étaient plus de 50 % l’an passé). Le niveau de risque est plus élevé pour les exploitations du Perche et du Thymerais. Et il faut vendre à 150-160 euros la tonne pour couvrir le coût de revient...
Plus de détails sur les résultats des exploitations seront livrés par le CER France alliance Centre lors des réunions qu’il organise dans chaque petite région agricole du département. Celles-ci auront lieu début décembre.