Les dégâts de gibier non indemnisables en hausse
L’agriculture de Loir-et-Cher a une nouvelle fois subi cette année de nombreux dégâts de gibier, que ce soit des corvidés ou d’autres animaux qui ne sont pas indemnisables.
L’agriculture de Loir-et-Cher a une nouvelle fois subi cette année de nombreux dégâts de gibier, que ce soit des corvidés ou d’autres animaux qui ne sont pas indemnisables.
Nombreux sont les agriculteurs qui s’inquiètent face à la recrudescence des dégâts de gibiers qu’ils subissent. Corvidés, pigeons, sangliers, chevreuils et même blaireaux impactent régulièrement les cultures des agriculteurs du département. « Sur mon exploitation, j’ai subi une forte hausse de dégâts de blaireaux depuis les cinq dernières années », précise le céréalier Jean-Luc Regnard.
Déjà lors de réunions organisées à l’initiative de la FNSEA 41 concernant les dégâts de corvidés, de nombreux agriculteurs évoquaient des dégâts qu’ils estimaient être des dégâts de blaireaux. « Les dégâts de blaireaux que j’ai constatés dans mes cultures ont été examinés par un expert d’assurance qui a pu estimer les pertes », indique Jean-Luc Regnard. Encore en 2022, ce sont 2 500 m2 qui ont été touchés, pour une perte nette de 375 euros, uniquement sur les récoltes de maïs. « Au-delà des pertes financières, c’est surtout difficile d’accepter que le travail qu’on a fourni sur une année entière soit détérioré », explique le céréalier loir-et-chérien.
Une pratique réglementée
De son côté, l’Association française des équipages de la vénerie sous terre du département de Loir-et-Cher (AFEVST 41) intervient régulièrement à la demande des propriétaires. « Notre objectif est avant tout de réguler la population des blaireaux et en aucun cas les détruire », précise Jean-Luc Bourdon, président de l’AFEVST 41. Puis il affirme : « Il existe un contrôle à effectuer en amont sur chaque équipage afin de pouvoir ensuite pratiquer la vénerie sous terre. Nous avons également un protocole à respecter avec un certificat de vénerie et une attestation de meute signée par la DDT 41 ». L’AFEVST 41 possède une charte de règlement que les adhérents se doivent de signer et connaître. « Je la fais lire devant moi pour être sûr qu’ils la connaissent bien », détaille Jean-Luc Bourdon.
Des dégâts typiques du blaireau
Jean-Luc Regnard fait appel à un équipage de vénerie sous terre afin de réguler les blaireaux sur son exploitation et ses cultures céréalières. Il y a eu dix prélèvements de blaireaux sur les trois dernières années. « De mon côté, j’ai eu des problèmes sur les grains, mais je connais d’autres exploitations, surtout des élevages et de la vigne, qui subissent aussi des dégâts considérables sur leurs animaux ou leur vignoble, explique-t-il. Nous reconnaissons les dégâts commis par les blaireaux surtout grâce à une caractéristique : après avoir poussé et fait tomber une ou des tiges de maïs, le blaireau a des pattes équipées de griffes puissantes non rétractiles, les bobines de maïs en lait sont lacérées et entièrement grignotées par celui-ci, tandis que les sangliers les cassent et ont tendance à ne pas tout manger ».
Déclarer ses dégâts
Les dégâts commis par les blaireaux, tout comme les corvidés et les pigeons, ne sont pas indemnisés pour les agriculteurs impactés. Ainsi, la FNSEA 41 invite fortement ses adhérents à remplir des déclarations de dégâts de gibier afin de pouvoir faire remonter les informations auprès de la préfecture.
Pour sa part, l’AFEVST 41 intervient sur les exploitations agricoles à la demande des agriculteurs subissant des dégâts importants de blaireaux pour réguler si nécessaire. « Les agriculteurs doivent savoir que nous sommes présents dans le département dans le but de les accompagner pour permettre une régulation des blaireaux dans leurs cultures », conclut Jean-Luc Bourdon.