Économie
Les crises successives impactent l'agriculture
La chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, représentée par sa directrice, Alice Tissier et son président, Arnaud Bessé, a fait un état des lieux de la situation agricole sur le territoire loir-et-chérien.
La chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, représentée par sa directrice, Alice Tissier et son président, Arnaud Bessé, a fait un état des lieux de la situation agricole sur le territoire loir-et-chérien.
L’année 2022 est pour l’instant compliquée en termes météorologique pour les agriculteurs du département. La chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher a décidé d’organiser un point presse le mardi 26 juillet dernier afin de pouvoir faire un état des lieux sur la situation agricole du département depuis le début de l’année. « La situation cette année est très hétérogène sur le département avec une pression climatique complexe » précise, en préambule, Arnaud Bessé, le président de la Chambre départementale.
Hausse des coûts de production
Cette année, ce qui pose un problème pour les agriculteurs c’est avant tout « la hausse des coûts de production liés à la situation géopolitique » et un « questionnement sur la durabilité face à ces augmentations » détaille Arnaud Bessé. À cela vient s’ajouter à cette crise géopolitique une crise météorologique, avec la sécheresse et la grêle. « Certaines exploitations ne vont pas réussir à se relever de la grêle. Avec pour certains jusqu’à 100 % de pertes comme les pépiniéristes viticoles » pointe le président de la Chambre. Au niveau économique, il devient compliqué pour les élevages du département de faire face à l’augmentation conséquente des coûts de production qui « remet en cause pour beaucoup la trésorerie de l’activité ».
Difficulté économique
Précision importante, il y a beaucoup d’exploitations en Loir-et-Cher « qui fonctionnent très bien ». Mais Arnaud Bessé, souhaite « expliquer que le département n’est pas que céréalier, il est très diversifié dans ses productions agricoles. Il y a aujourd’hui des activités agricoles qui ont énormément souffert ». Les producteurs étaient nombreux à avoir mis en place la vente directe après la crise du covid-19. Mais aujourd’hui, ils ont plus de mal à vendre leurs produits. « On se rend compte depuis peu qu'avec l’inflation, les gens réduisent de plus en plus leurs achats alimentaires. C’est difficile pour certains producteurs qui, avec le succès de la vente directe pendant le covid-19, ont énormément misé sur cette méthode » détaille la directrice de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher.
Une phase de renouvellement en cours
Du côté de la transmission et des installations, Alice Tissier précise que pour les « installations et reprises d’exploitation, le rythme reste le même par rapport à l’année dernière qui est donc d’une soixantaine ». Selon elle, le Loir-et-Cher « doit miser davantage sur sa dynamique concernant le milieu agricole. On pense souvent au Loir-et-Cher pour le tourisme mais il faut aussi parler de sa forte attractivité agricole ». La main d’œuvre dans le milieu agricole sur le département est un enjeu « primordial pour l’avenir, il va falloir réussir à trouver du monde car aujourd’hui de nombreux agriculteurs ne trouvent personne, ne serait-ce que pour conduire un tracteur pendant la moisson » soulignent Alice Tissier et Arnaud Bessé.
Un accompagnement nécessaire
Malgré les crises qui se sont succédé cette année avec le gel, la sécheresse, la grêle, la grippe aviaire, etc. il devient de plus en plus important « de réussir à agir dans l’urgence ». La chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher sera présente avec ses différents conseillers pour accompagner les agriculteurs face à ces changements. « Nous avons déjà mis en place un accompagnement pour les agriculteurs de plus de 40 ans, avec des conseillers stratégiques qui sont présents pour les accompagner sur la diversification des sources financières, par exemple » explique Alice Tissier.
« Nous devons agir ensemble pour préserver nos élevages et également permettre à nos jeunes de s'installer » conclut Arnaud Bessé.