Les brebis sont de retour dans les exploitations de grandes cultures.
Laurent Malassenet dans l’Indre : « J’ai acheté mes premières brebis pour des raisons agronomiques »
A Saint-Christophe-en-Boucherie dans le sud-est de l’Indre, Laurent Malassenet a réintroduit l’élevage pour faire face aux problèmes de battance des sols et à la diminution de la matière organique.
Lors de son installation sur l’exploitation familiale, en 1994, Laurent Mallassenet conserve les 80 têtes de bovins que son père avait mis en place. Mais l’élevage de bovins ne lui plait pas du tout. En 2004, il vend le cheptel, draine 98 % des 164 hectares de Surface Agricole Utile que compte l’exploitation et se spécialise dans les grandes cultures. « Dès 2009, j’ai constaté des problèmes de battance et une diminution de la matière organique, explique Laurent. Réintroduire des prairies et passer à des rotations longues devenaient une nécessité». Des 20 brebis qu’il avait achetées pour entretenir autour des bâtiments, il passe rapidement à 50 pour atteindre 240 brebis actuellement. Les prairies sont implantées sur les zones les plus pauvres en matière organique. Aujourd’hui, elles représentent 24 ha, soit 14 % de la SAU. Elles sont retournées tous les cinq ans puis sont semées en céréales ou en pois. « J’ai observé le retour progressif des vers de terre, et en faisant des analyses, j’ai pu constater la remontée du PH et de la matière organique, ajoute Laurent. Pour accélérer le phénomène, je fais un apport en surface de 150 unités de chaux tous les ans après semis ».
« Il faut être pointu pour réussir »
Au fil des années, Laurent aménage l’ancienne stabulation en bergerie fonctionnelle, avec parc de contention, pour faire toutes les interventions sur les animaux. Pour les récoltes, les semis et les traitements, il continue l’entraide avec son voisin afin de limiter les achats de matériel. «En 2016, j’ai dégagé une marge de 404 € par hectare de Surface Fourragère avec mes brebis. Ce n’est pas négligeable ! Mais je me suis vite rendu compte que pour réussir, il faut être très technique et aimer l’élevage! Dans la mesure du possible, je participe régulièrement à des formations sur le sanitaire, l’alimentation… Mon technicien de groupement m’a également beaucoup aidé, surtout au départ».
Son fils Quentin a aussi la fibre de l’élevage. Actuellement étudiant en Brevet de Technicien Supérieur en productions animales, il a programmé de s’installer avec son père dans quelques années. « Nous avons prévu de passer à 500 brebis mais sans augmentation de la surface. Par contre, la surface en prairies devrait doubler pour passer à des rotations à 3 ans et si possible diminuer les intrants sur les grandes cultures ».