Les agriculteurs arrosent la préfecture d’Évry (Essonne)
Après les nombreuses inondations dont l’Ile-de-France a été victime, une trentaine d’adhérents FDSEA et JA a exprimé son exaspération face à la politique d’entretien des fossés et cours d’eau.
De l’eau croupie, pompée dans un fossé de drainage, acheminée en tracteur en plein centre d’Évry (Essonne) et projetée contre les grilles de la préfecture : l’action était symbolique mais révélatrice de l’exaspération du monde agricole face à la politique d’entretien — ou plutôt de non entretien — des fossés et cours d’eau qui a conduit à l’inondation de fermes et de parcelles agricoles durant les épisodes de fortes pluies de fin mai-début juin.
Lundi 13 juin, à Chevannes (Essonne), ils étaient une trentaine d’adhérents FDSEA et JA Ile-de-France, venus de l’Essonne mais aussi des Yvelines et du Val-d’Oise, a s’être réunis chez Christophe Lanneau, durement sinistré.
« Historiquement, les fossés de drainage ont été creusés de la main de l’homme justement pour permettre à l’eau de s’écouler », a expliqué le président de la FDSEA, Damien Greffin : « Désormais, l’Office national des eaux et milieux aquatiques (Onema) nous interdit de les entretenir sous peine d’amende. Et pire : dans certains cas, elle souhaite les classer en cours d’eau ! Résultat, les fossés, les mares parfois, s’envasent, se bouchent et cela conduit à des catastrophes comme ici où il y a eu jusqu’à 1,20 m d’eau ! »
Les agriculteurs franciliens expriment leur colère d’autant qu’ils ont travaillé depuis plusieurs mois à l’élaboration de cartographies des fossés et cours d’eau soumises aux directions départementales des Territoires de chaque département.
« Nous aimerions avoir des règles claires d’entretien », a fait valoir le président des JA, Frédéric Arnoult : « C’est un travail de fourmis qui a été réalisé mais l’État ne le prend pas en compte. On devrait nous laisser faire, c’est d’utilité publique ! »
Après cette action symbolique, une délégation a été reçue par le directeur de cabinet de la préfète.
« Nous lui avons demandé de prendre la même décision que le préfet des Yvelines qui vient d’accepter notre cartographie des cours d’eau telle qu’elle a été conçue », a fait savoir Damien Greffin : « On nous a promis une réponse d’ici au 15 juillet. »
Si le dossier n’aboutissait pas, les agriculteurs ont prévenu : « On reviendra avec de l’eau... beaucoup moins claire ! »