Le triage et le stockage des grains détaillés à Néron
La société Maillard a organisé le 16 septembre dans la ferme de Romain Lhopiteau, à Néron (Eure-et-Loir), une journée technique dédiée au stockage, au triage et à la manutention du grain.
La société Maillard a organisé le 16 septembre dans la ferme de Romain Lhopiteau, à Néron (Eure-et-Loir), une journée technique dédiée au stockage, au triage et à la manutention du grain.
De plus en plus d'agriculteurs stockent, nettoient et trient leurs grains à la ferme. Ces pratiques sont plus particulièrement répandues en agriculture biologiques pour plusieurs raisons.
Déjà parce qu'ils sèment souvent des mélanges, céréales et légumineuses par exemple, et qu'il faut les séparer après la récolte. Ensuite, parce que le maillage de silos consacrés aux produits bios n'est pas très dense sur le territoire. Et enfin, de nombreux agriculteurs vendent ou transforment eux-même leur production.
Romain Lhopiteau, agriculteur bio installé à Néron, coche toutes ces cases.
Or, pour mener à bien ces opérations sur son exploitation, l'agriculteur a fait appel à Philippe Menant, qui dirige la société Maillard, basée à Clévilliers et spécialisée dans ses solutions.
C'est ainsi que l'idée d'organiser une journée technique sur ce thème à germée et s'est concrétisée, avec le concours de Bio-Centre, le 16 septembre chez Romain Lhopiteau. En effet, intégrer stockage, nettoyage et triage dans sa ferme ne se fait pas en claquant des doigts.
« Je commence en cernant les besoins de l'agriculteur en matériel, c'est assez simple, ensuite, trouver une solution adaptée est plus compliqué », a expliqué Philippe Menant.
Ainsi, le triage est complexe et dépend de la suite : le grain est-il destiné à la malterie, à l'huilerie, à l'ensachage… ? Philippe Menant réalise donc un audit, analyse les besoins, les contraintes, les connaissances de l'agriculteur, le temps qu'il peut consacrer à ces procédures, ou encore la puissance électrique nécessaire, les caractéristiques du bâti, les démarches administratives, les demandes de subventions (PCAE), les financements… bref, la faisabilité du projet.
« Il faut trouver une solution qui corresponde à un budget et qui amène une rentabilité, a-t-il pointé. Mon métier s'apparente à celui d'un architecte ».
« Je cherchais une solution de triage et de stockage, a confié Romain Lhopiteau. J'ai fait venir plusieurs entreprises mais aucune n'a réussi a répondre à la demande, sauf lui. J'avais besoin de stocker dans de bonnes conditions, il a réorganisé mes silos de séparation de cultures associées, il m'a fait découvrir une trieuse d'une marque italienne dont la conception m'a plue. Je devais pouvoir vendre à différents marchés, de façon plus indépendante, et je fais un peu de transformation à la ferme. Ce qui m'a poussé à agir c'est que l'an dernier, deux camions d'orge brassicole m'ont été refusés par la malterie car pas calibrée, avec un trieur ça ne me serait pas arrivé… ».
Hervé Colin
Photo : Le 16 septembre, à Néron. Philippe Menant (à g.) a expliqué les objectifs que se fixe sa société, Maillard, pour répondre aux besoins de triage, stockage et manutention des grains des agriculteurs.