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Interview
« Le travail à échelle locale, comme dans les écoles, est très important »

Rencontre ville-campagne est née en 2001. Vingt ans plus tard, l'un de ses fondateurs, Denis Fumery, fait le point sur l’actualité de l’association, à la suite du conseil d’administration du 12 avril.

Horizons : Cette année est, comme 2020, marquée par la crise sanitaire liée à la ­Covid-19. Cette situation nuit-elle à votre action ?

Denis Fumery : Nous restons actifs même si nos interventions à l’école sont cette année peu nombreuses. Nos profs-agris (nom donné aux agriculteurs qui interviennent en classe, NDLR) sont mobilisés. Une intervention a eu lieu à Melun (Seine-et-Marne) le 15 mars dernier par exemple.

Quelles sont vos activités en dehors du domaine scolaire en ce moment ?

Nous avons beaucoup de visioconférences et nous prenons aussi part à différents débats. Pour ma part, j’ai participé à un débat avec le Parc naturel régional du Vexin (Val-d’Oise).

Nous en profitons aussi pour réactiver les troupes et leur rappeler qu’il faut communiquer.

Pour cela, nous parlons beaucoup dans la presse agricole pour sensibiliser les agriculteurs, mais nous allons aussi aux assemblées générales des syndicats… Nous attendons le retour des Festivals de la terre pour sensibiliser un public plus large.

Vous avez adhéré à l’automne 2020 à l’association Agriculteurs d’Île-de-France. Que vous apporte cette adhésion ?

Cette union nous permet de rassembler les forces des agriculteurs. Ainsi, nous sommes en contact avec des agriculteurs de différentes régions, comme en Bretagne, dans le Loiret ou l’Eure.

C’est aussi une identification intéressante car elle permet de situer le territoire : l’Île-de-France. En s’appelant « Rencontre ville-campagne » on se dit que c’est la campagne et la ville mais on ne sait pas où précisément.

Il est aussi important de retenir que cette union permet de réunir des moyens financiers.

Quels sont vos outils pour communiquer ?

Nous invitons une personnalité marquante pour notre anniversaire. Pour nos 15 ans, nous avions convié l’écrivain Erik Orsenna. Sylvie Brunel, qui est géographe, écrivaine, professeur à la Sorbonne, était invitée pour nos 18 ans.

La présence d’invités de marque nous permet de stimuler les agriculteurs et de marquer les esprits. Nous sommes aussi présents sur les réseaux sociaux.

À titre personnel, je suis sur le groupe « France agri twittos », qui a 4 ans et compte environ 400 membres et 15 000 followers. Ce groupe rassemble pour moitié des agriculteurs, et pour une autre moitié des gens qui touchent à l’agriculture, comme des étudiants, des gens qui s’y intéressent…

Twitter permet d’attirer l’attention des politiques, des journalistes et du public.

Nous avons également un partenariat avec Semae (le nouveau nom du Gnis), l’interprofession des semences et plants, qui nous permet d’offrir des semences aux écoliers.

L’ancrage local reste important pour vous ?

Il est clair qu’il est important de communiquer dans des grands médias mais le travail à échelle locale, comme dans les écoles, est très important : cela crée du lien. On fait découvrir un autre monde à des enfants et parfois même à des étudiants.

On se sent utile en faisant cela.

À Pâques 2019, par exemple, Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis) avait divisé un parc en petites parcelles. Nous avions aidé à y semer des grains de blé, puis les familles s’en sont occupées. Elles ont finalement pu faire du pain avec le blé récolté.

Nous avons aussi le site Moissonneuse.fr, qui nous met en lien avec une personne désireuse de venir avec nous en moisson, pour lui expliquer notre métier, ce que nous ­faisons.

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