Le secteur de la patate n’a pas la pêche
C’est dans un climat particulier que s’est déroulée, le 12 février à Orgères-en-Beauce, la réunion technique à destination des producteurs de pommes de terre, organisée par la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir.
En effet, comme d’autres secteurs, celui de la pomme de terre de consommation a connu cette année un effondrement total des prix payés aux producteurs... Ce qui ne les a pas empêchés de venir très nombreux. « Je suis surpris par cette affluence », a souligné Éric Maisons, élu de la chambre en charge de l’agronomie, en ouverture de la réunion. « C’est peut-être lié à une certaine dynamique mise en route en 2012 avec la création de groupes pommes de terre », a-t-il pointé.
C’est d’ailleurs Anne-Lucie Tessier, responsable de ces groupes à la chambre d’Agriculture, qui a dressé, pour commencer, un bilan de la campagne écoulée. Si les conditions climatiques humides ont favorisé la présence de mottes dures dans les buttes, les rendements se sont révélés au final bons à très bons. Les attaques de pucerons ont été précoces et la pression mildiou particulièrement forte dès début juin — « la plus forte observée depuis 2007 », a pointé la technicienne qui conseille pour lutter d’alterner familles et matières actives. Enfin, Anne-Lucie Tessier a rappelé que l’implantation d’un hectare de pommes de terre coûte plus de quatre mille euros...
Or, dans son intervention, François-Xavier Broutin, de l’UNPT, a rapporté que la dernière campagne a démarré par une hausse des surfaces en région Centre (+4,6 %) et s’est achevée sur des rendements excellents (+23,5 %) : « Le niveau de surface est trop important et la production a été bonne partout. Il y avait 3,4 millions de tonnes de trop sur le marché et l’on constate une baisse de la consommation. Du coup, les prix sont tombés à quelques dizaines d’euros la tonne, bien en-dessous du prix de production », a-t-il relevé. Et comme l’an prochain, les surfaces ne vont pas beaucoup bouger, « la campagne 2015 s’annonce difficile. Autant que chacun en prenne conscience. »
Cette réunion a peut-être permis d’ouvrir la réflexion sur la création d’une Association régionale de la pomme de terre (ARPT). La Beauce est en effet une des seules régions productrices à ne pas en avoir. Cela permettrait de structurer la filière au niveau régional...