Le plan de soutien à l’élevage ne convainc pas
Depuis deux semaines, les éleveurs manifestent partout en France pour dénoncer leurs difficultés à vendre leur production à un prix rémunérateur.
Dans la nuit de 20 au 21 juillet, 150 à 200 éleveurs d’Eure-et-Loir ont ainsi encerclé la sous-préfecture de Nogent-le-Rotrou avec des chariots de supermarché. Le 22 juillet, plus de cent agriculteurs de Loir-et-Cher organisaient des barrages filtrants à Chambord.
En réponse, le gouvernement a présenté, le 22 juillet, un plan d’urgence de soutien aux éleveurs, qui se traduit par vingt-quatre mesures conjoncturelles et structurelles et six cents millions d’euros débloqués par l’Etat pour les éleveurs en difficulté :
Ces déclarations n’ont pas convaincu la profession agricole. En région Centre Ile-de-France, des représentants agricoles ont rencontré le préfet le 27 juillet pour discuter du plan de soutien. Les éleveurs continuent d’exprimer leur désarroi. De nouvelles manifestations ont eu lieu, comme l’affrontement entre les Jeunes agriculteurs d’Ile-de-France et la caravane Cochonou, lors de la dernière étape du tour de France. Ou comme les barrages mis en place le 28 juillet à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), suivis par le paillage de la mairie de la commune.
Dans une lettre datée du 28 juillet, le président de la FNSEA Xavier Beulin a pour sa part adressé une « lettre aux paysans », dans laquelle il écrit : « Nous avons besoin d’un grand plan de désendettement, de moins de normes, de contrats justes et équitables, mais aussi de prix, de prix et encore de prix ! ». Il interpelle notamment le gouvernement - « il faut le respect des accords conclus et vite passons aux réflexions et solutions d’avenir » - et la distribution et la transformation : « arrêtez vos jeux qui n’en sont pas et cessez d’user et abuser de votre pouvoir démesuré ». « La France mérite une agriculture debout avec des paysans fiers de leur métier », conclut-il.
Stéphane Le Foll a annoncé, le 28 juillet, que les jeunes éleveurs en difficulté pourraient bénéficier d’un report du remboursement de leur dette.