Le GDS 41 se penche sur la question du maillage vétérinaire
Une soixantaine de personnes ont participé à l’assemblée générale du Groupement de défense sanitaire du Loir-et-Cher (GDS 41), le 21 mars à Blois.
Le Groupement de défense sanitaire du Loir-et-Cher (GDS 41) a tenu son assemblée générale le jeudi 21 mars dans ses locaux à Blois. Devant une soixantaine de membres, le président Frédéric Jaffré est revenu sur le processus de fusion totale (fonctionnelle et juridique) avec le GDS du Cher, amorcé il y a maintenant plus de deux ans.
« La fusion administrative est toujours en cours, mais a pris beaucoup de retard », a annoncé le président. Ce retard nous a toutefois permis de prendre du recul et d’affiner notre réflexion : la fusion juridique nous semble à présent moins prioritaire que dans le passé ».
Le GDS a donc pris la décision de donner la priorité à la mise en place et à la consolidation de la fusion fonctionnelle, puisqu’à ce jour, seule la réduction de la masse salariale à permis de faire des économies. Ce gain réalisé a d’ailleurs été réinvesti en 2018 pour la compensation des pertes de subvention et dans le financement d’encore plus d’analyses qu’en 2017.
« Ainsi les gains dégagés par la restructuration ont pu directement profiter aux éleveurs », a-t-il précisé avant de rappeler que le conseil régional va à nouveau réduire les aides en 2019, tablant sur 40 000 euros à économiser cette année pour « maintenir le même niveau d’action » que l’année écoulée.
Sur ce sujet, Pascal Bioulac, conseiller départemental en charge de l’agriculture, a annoncé son soutien : « Vous nourrissez l’humanité, vous nourrissez la France. Le département est à vos côtés pour vous aider le plus possible, en fonction de ce que la loi nous permet ».
La réunion s’est terminée par l’intervention du docteur Laurent Perrin, président du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL), sur le thème de la problématique du maillage vétérinaire.
Installé depuis une trentaine d’année en tant que vétérinaire à Valençay (Indre), il s’est montré soucieux de l’avenir de la profession en milieu rural : « Avec ma femme nous serons bientôt à la retraite, mais l’on ne trouve pas de remplaçants, a-t-il souligné, angoissé. Les jeunes ne veulent plus travailler comme nous, avec autant d’heures, de déplacements et d’astreintes et gardes… Et ils ont raison ! ».
Selon lui, le délitement du maillage vétérinaire s’est créé au fil des années, dû à une évolution de la demande, une baisse d’élevages bovins, une augmentation du niveau technique des éleveurs, sans oublier les difficultés économiques qui touchent ce secteur.
« Nous sommes tous responsable de la réponse que l’on va donner à ce problème : éleveurs, collectivités locales, vétérinaires, élus…, a-t-il proclamé. L’équation à résoudre est de rendre socialement supportable la gestion des gardes et astreintes et de donner une visibilité aux jeunes ».
Il a répété à l’assemblée que pour qu’il y ait un équilibre économique des structures vétérinaires, il faut que les éleveurs utilisent l’ensemble des services proposés par les vétérinaires : soins, médicaments, urgences, suivis, visites thématiques, BSE et protocoles de soin, conseils, gardes, suivis sanitaires…
« Le médicament représente entre 30 et 60 % budget des vétérinaires en rural. Donc s’il l’on en vend de moins en moins on sera obligé de multiplier par quatre les honoraires. Or, si je vous prends 12000 euros pour césarienne, vous ne m’appellerez plus ».
Doriane Mantez