Le dispositif calamités agricoles ne suffira pas !
Après les intempéries de fin mai, la Chambre a organisé trois rendez-vous terrain pour informer les agriculteurs sinistrés. Mardi, nombreux s’étaient retrouvés à l’amphithéâtre du Chesnoy à Montargis.
Les inondations de fin mai auront fait de nombreux dégâts. 269 communes du Loiret ont été reconnues en état de catastrophe naturelle. La chambre de l’agriculture a organisé trois rendez-vous terrain avec la direction départementale des territoires (DTT) afin de rencontrer les agriculteurs sinistrés. L’objectif est de les informer sur les démarches à suivre.
«Les dégâts directs et indirects sont importants. La Chambre va mettre tous les moyens pour sauver toutes les situations possibles. Après deux années extrêmement difficiles, certains vont avoir du mal à s’en sortir. La conjoncture économique ne nous permet pas d’avoir une nouvelle mauvaise année» précise Michel Masson, président de la chambre de l’agriculture. Tous les secteurs de la profession ont été touchés. L’élevage, l’horticulture, l’arboriculture, les grandes cultures … La Chambre souhaite aider les agriculteurs afin de trouver les solutions qui leur permettront de passer au travers ce cap difficile.
«Plus de 850 agriculteurs se sont manifestés auprès de la Chambre. Nous avons répertorié 30 000 hectares de grandes cultures impactés, 57 hectares en horticulture, 500 hectares en cultures spécialisées industrialisées (betteraves rouges, carottes, haricots verts, pois). La récolte de cerises est perdue à plus de 60 %. 110 éleveurs se sont manifestés » souligne Mireille Savajols, directrice de la Chambre qui espère avoir un état des lieux plus précis d’ici la fin de la semaine.
Maintenir l’élevage dans le Loiret
Le débat sur l’entretien des cours d’eau a été relancé et Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, lors de sa venue à Tigy (voir édition du 24 juin), en a pris conscience.
« Si le cours d’eau n’est plus calibré pour faire passer toute l’eau, l’eau passe à côté. Si tous les cours d’eau avaient été entretenus, les inondations auraient été moins conséquentes. Nous sommes dans un département plat. Les rivières débordent et partent dans une cuvette au milieu des champs et l’eau reste. Il faut la pomper pour l’évacuer » explique Michel Masson.
Ces cuvettes ont fortement impacté le secteur de l’élevage. Un agriculteur présent dans la salle précise que ces prairies baignent encore dans l’eau… un mois après les inondations. Les prairies toujours inondées posent un réel souci : l’alimentation pour les animaux risque de manquer. Les fourrages n’ont pas été récoltés et ne le seront peut être jamais, la mise au pré est impossible... Les betteraves sucrières, qui semblaient peu touchées, changent aujourd’hui de teintes… La paille risque également de manquer. Les éleveurs sont inquiets. Michel Masson aussi «Les premiers qui ont commencé à couper un peu d’orge, mettent deux tracteurs derrière la moissonneuse pour la sortir, il va être difficile d’y mettre des presses… Il ne faudra pas laisser la paille dans n’importe quelle parcelle !»
Dans certaines parcelles, l’utilisation de chenilles sera donc nécessaire. La Chambre a déjà fait appel à la solidarité nationale mais a aussi entrepris une démarche auprès des sucreries pour dégager un peu plus de volumes de pulpes surpressées et mélasses, pour nourrir les animaux cet hiver. Toutefois, toutes les surfaces fourragères sont éligibles au dispositif calamité agricole. La qualité, fortement réduite, devrait être prise en compte.
Etre assuré «aléas climatiques»
Isaline Bard, chef du service agriculture et développement rural de la DDT, précise que pour être éligible au dispositif calamité agricole. Il faut être assuré et rappelle que
• Les cultures assurables et assurées, c’est à l’assurance de gérer le sinistre
• Les cultures non-assurables entrent dans le dispositif calamités agricoles
• Les cultures assurables non-assurées n’entrent pas dans le dispositif calamités agricoles
«C’est une procédure collective. Nous présentons un dossier au comité national qui se réunira fin juillet. Un arrêté ministériel sortira à la suite de cette rencontre. Une fois que l’arrêté sera sorti, il faudra vous signaler auprès de la DDT, pas avant » assure Isaline Bard.
Pour pouvoir être indemnisé sur des pertes de récolte, il faut remplir certaines conditions. Certaines conditions impliquent de terminer toutes les récoltes de l’année pour pouvoir calculer les taux de perte. Les indemnisations ne tomberont donc pas avant la fin de l’année...
...Toutes les explications pour accéder au dispositif et connaître les critères d'égibilité en page 2-3 de notre édition du 1er juillet.