Le directeur des Territoires prends le pouls du secteur laitier
Le directeur des Territoires, Sylvain Reverchon, a visité l’exploitation laitière d’Étienne Védie à Saint-Bomer le 7 juin, répondant à l’invitation du syndicat Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir.
L’exploitation d’Étienne Védie à Saint-Bomer a servi de cadre à une visite du directeur des Territoires, Sylvain Reverchon.
Il avait exprimé le souhait de se rendre sur une exploitation laitière, lors de la manifestation chartraine début février. L’équipe de Jeunes agriculteurs l’a donc invité dans le Perche, munie de quelques données conjoncturelles.
Reportée deux fois, la rencontre s’est déroulée finalement le 7 juin.
Le jeune agriculteur a présenté rapidement les tenants et aboutissants de sa ferme de La Métairie.
Il s’est installé il y a dix ans avec son père sur l’exploitation familiale et ils sont à la tête d’un cheptel d’une cinquantaine de Prim’holsteins — et deux Normandes — ainsi que d’une quinzaine de Charolaises.
Leur contrat laitier avec Lactalis est fixé à 480 000 litres.
L’éleveur précise qu’il a perçu 2 700 euros, dans le cadre du fonds d’allègement des charges, « mais avec les deux cent soixante euros les mille litres annoncés par Lactalis pour juin, on ne s’en sort pas », a-t-il plaidé.
Étienne Védie a calculé ses coûts de production et les a estimés à 330 euros : « Le prix baisse de dix euros par mois — il était à 315 euros en moyenne en 2015, ndlr. Tous les jours, nous perdons de l’argent, ça ne va plus ! »
Le président de Jeunes agriculteurs, David Faucheux, a pointé la hausse de la production européenne comme cause de cette chute des prix. « Ce qui m’échappe, c’est pourquoi on ne remet pas sur la table cette histoire de quota », s’est étonné Sylvain Reverchon, ajoutant que ça ne coûterait rien au budget de l’Europe...
Quoi qu’il en soit, l’éleveur prévoit d’arrêter les vaches laitières au moment de la retraite de son père, l’an prochain...
La discussion s’est poursuivie un long moment entre la demi-douzaine de membres du syndicat, leur secrétaire général Pierre Manent en tête et le directeur des Territoires.
Ont ainsi été évoqués les sujets des relations entre producteurs et industriels, du foncier— thème cher à Jeunes agriculteurs —, de la création de retenues collinaires, des soucis dans le traitement de la Pac, de la gestion des bacs Grenelle ou encore de l’interdiction du glyphosate, « résultat de la prise en compte de plus en plus fréquente par l’État du lobbying des écologistes », a pointé David Faucheux.