Le Crédit agricole Val-de-France pointe une reprise
Lors de son point de conjoncture trimestriel, le Crédit agricole Val-de-France note une reprise de l’activité économique régionale. Mais le secteur agricole souffre.
« Les finances du Crédit agricole Val-de-France vont bien », se réjouit Laurence Lebrun-Renoult, la nouvelle directrice du Crédit agricole Val-de-France, lors du point de conjoncture trimestriel de la banque.
Elle précise : « Nous constatons une hausse de l’encourt de crédit de 2 % et une hausse similaire de la collecte. »
Une collecte qui se concentre sur les produits sécuritaires comme l’assurance-vie, les dépôts sur livret ou les produits avec une garantie à échéance : « Il y a une défection des particuliers sur les actions », constate la directrice régionale.
La hausse de l’encourt de crédit s’explique pour sa part par une reprise du marché de l’habitat depuis le début de l’année. « Nous avons connu une période de réaménagement de crédit, mais maintenant, ce sont les volumes qui repartent, encouragés par des taux de crédit bas et par la baisse des prix du marché », relève Laurence Lebrun-Renoult.
De fait, les besoins de logements sont toujours présents et il y a peu de mises sur le marché de produits neufs.
Au niveau du tissu économique régional, les plus grandes entreprises recommencent à investir. En revanche, « les plus petites, les artisans, sont toujours contraints par le contexte économique », analyse-t-elle.
Le secteur agricole, de son côté, « est en situation de crise », résume Dominique Lefebvre, le président de la caisse régionale. « Néanmoins, nos filières d’élevage, moins spécialisées qu’en Bretagne, trouvent par là un peu d’aide pour solvabiliser des situations délicates. Mais les prix du marché ne suffisent pas à constituer des marges. »
Une crise qui touche également les céréaliers : « Les filières végétales souffrent aussi en dépit de cours suffisants, mais faibles, compte tenu de la hausse des charges. Nous assistons à une perte de compétitivité. Pour beaucoup d’agriculteurs, faire le constat en fin de carrière qu’on n’y arrive pas, c’est dur à vivre », souligne Dominique Lefebvre.
Pour lui, « les politiques européennes doivent donner des perspectives durables. Il en faut pour lancer des investissements qui s’amortissent en quinze ans »...
En attendant, au niveau local, « il faut prendre en compte les situations particulières. Chaque cas est différent. Les exploitants sont le plus souvent des gens méritants. Nous avons fait en sorte que tous les clients soient rencontrés. Nous les avons contactés pour leur présenter les mesures et les solutions techniques mises en place, nous avons rencontré les OPA. Le dispositif “année blanche” est ouvert, mais ce n’est qu’un report, ça coûte, il faut le réserver aux situations les plus difficiles », conseille le président.