Laure Poirier-Milhiet : triple médaillée au Sia
Le Concours général agricole du dernier Sia a distingué la production de Laure Poirier-Milhiet en lui décernant l’or, l’argent et le bronze pour ses fromages de chèvre au lait cru de la ferme du Bois des Louvières, en Eure-et-Loir. Rencontre.
C’est un large sourire qui illumine le visage de Laure Poirier-Milhiet à l’évocation de ses trois médailles remportées au Concours général agricole lors du dernier Sia : « Déjà l’an passé, ma médaille de bronze, je l’ai reçue comme si elle était en or... », se souvient-elle.
Cette fois, pour ses fromages de chèvre frais au lait cru, elle a en décroché une de chaque métal.
« Là, trois d’un coup, c’est une grande fierté pour moi, pour l’équipe... Nous sommes allés chercher ça ! Mes clients habituels sont fiers aussi. C’est assez euphorisant », relève-t-elle.
Installée depuis cinq ans, à la suite de ses parents, sur la ferme du Bois des Louvières à Marsauceux, commune de Mézières-en-Drouais, l’éleveuse de trente-six ans est à la tête d’un troupeau de cent soixante-dix laitières de race alpine chamoisée et d’une petite entreprise qui emploie cinq personnes.
Elle décline sa production autour d’une quinzaine de fromages différents qu’elle vend pour les trois-quarts en direct sur sa ferme, le reste auprès de restaurateurs ou de revendeurs du secteur.
Située à quelques encablures de la région parisienne, la demande pour ses produits semble intarissable...
Sa clientèle étant bien établie, c’est peut-être le poids de la reprise de l’activité de ses parents qui pousse Laure Poirier-Milhiet à obtenir cette belle reconnaissance professionnelle : « Je suis la seule agricultrice de la commune... Avec des chèvres, en plus... Heureusement que mes parents avaient fait la place. Et puis, je ne suis pas sûre de moi à la base. J’avais besoin de me confronter à d’autres, mais surtout je voulais savoir si mes fromages étaient vraiment bons... Pour moi, ils sont normaux... Je n’en reviens toujours pas. »
Si aujourd’hui, tout semble sourire à Laure Poirier-Milhiet, les choses ne sont jamais aussi simples en agriculture : « Il ne faut pas faire ce métier si l’on n’est pas passionné. Depuis mon installation, quatre fois j’ai voulu tout arrêter. Trop de contraintes, financières, administratives... C’est très chronophage et quand on a la tête dans le guidon, on peut vite oublier quelque chose et mettre tout en péril. Mais je suis toujours là. Je commence juste à équilibrer mon bilan... Aujourd’hui, j’ai une équipe de salariés enthousiastes et motivés. Heureusement aussi qu’une banque m’a suivie. À moi maintenant de prouver que ça tourne... »
La ferme du Bois des Louvières fait partie du réseau Bienvenue à la ferme. Elle est ouverte à la visite tous les jours et ses produits font partie de la marque Terres d’Eure-et-Loir. Retrouvez plus d’informations sur son site Internet.