L’agriculture, sujet central des énergies bas-carbone
Le conseil départemental a organisé les Rencontres départementales bas-carbone mardi 5 novembre à Blois. Élus et experts ont échangé sur les solutions énergétiques pour demain.
Le conseil départemental a organisé les Rencontres départementales bas-carbone mardi 5 novembre à Blois. Élus et experts ont échangé sur les solutions énergétiques pour demain.
Une centaine d’acteurs écoresponsables engagés pour l’environnement étaient présents mardi 5 novembre à Blois pour les Rencontres départementales bas-carbone organisées par le conseil départemental en partenariat notamment avec la chambre d’Agriculture et la chambre de Commerce et d'Industrie (CCI).
Ces rencontres s’inscrivent dans la continuité de l’Agenda 2030 élaboré par le conseil départemental depuis quelques années déjà. « Cette journée marque un moment fort en faveur de la transition énergétique dans le département. Nous devons trouver des solutions aux enjeux environnementaux tout en préservant le tissu agricole. Cette journée permettra de proposer des pistes de réponses », a expliqué en préambule Philippe Gouet, président du Département.
Un aspect réglementaire durci pour l’agrivoltaïsme
Les solutions énergétiques sont nombreuses avec l’éolien, le photovoltaïque, l’agrivoltaïsme, la méthanisation, le bois-énergie, la géothermie ou encore l’hydrogène. Plusieurs acteurs spécialisés dans ces énergies et vecteurs énergétiques étaient présents pour les expliquer en détail.
Romain Nandillon, conseiller énergie à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, a défini l’agrivoltaïsme, actuellement très prisé : « Il y a une différence entre photovoltaïsme et agrivoltaïsme. Dans le deuxième cas, il faut que l’installation apporte un intérêt agronomique certain ». Pour prétendre à l'agrivoltaïsme, les agriculteurs ne doivent pas avoir une baisse de la moyenne des revenus agricoles après l’installation des panneaux et sont obligés de démontrer que les panneaux agissent sur l’économie de la production agricole plus que sur l’économie de l’exploitation. « L’activité principale doit rester l’agriculture. Il n’est plus possible de dire qu’on fait de l’agrivoltaïsme avec quelques moutons sous des panneaux », assure Romain Nandillon.
L’agriculture au cœur de la méthanisation
Le monde agricole est aussi un acteur majeur de la méthanisation et permet depuis plusieurs années la production de gaz vert. Pour le moment, la capacité installée de gaz renouvelables en France est de 12,5 TWh par an. L’objectif est de multiplier ce chiffre par cinq d’ici à 2030 avec au moins 60 TWh. « Plus de 90 % des projets de méthanisation sont portés par des agriculteurs. C’est du gagnant-gagnant. C'est un système vertueux, qui, en plus de la production de gaz vert, permet d’utiliser le digestat en engrais naturel, représentant chaque année 16 000 tonnes », rappelle Sylvaine Loosveldt, déléguée territoriale de GRDF. Arnaud Bessé, président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, l’affirme aussi : « Nous sommes novateurs dans de nombreux domaines, comme ceux de la méthanisation et du bois-énergie ».
Des énergies en développement
Ces rencontres étaient aussi l'occasion de faire un point sur la consommation des énergies dans le département. D’après l’Observatoire de l’économie et des territoires, en moyenne dans le département, la consommation d’énergie est en baisse depuis 2014 avec 25 MWh par habitant, qui comprend une consommation de 49 % de produits pétroliers et 14 % de gaz naturel. Par secteur, c’est la consommation résidentielle avec 32 % qui est la part la plus importante, tandis que l’agriculture représente seulement 5 % de la consommation des énergies. La production d’énergie renouvelable est en hausse avec, par exemple, une injection biométhane qui a été multipliée par deux entre 2021 et 2023 en Loir-et-Cher, passant désormais à 40 GWh.