« L’agriculture demeure une priorité pour le Crédit agricole »
Rencontre avec François Imbault, président du Crédit agricole Ile-de-France.
Quel regard portez-vous sur la situation de l’agriculture ?
François Imbault : La situation est particulièrement dégradée et intervient après deux années difficiles pour l’agriculture française. En 2016, nous rencontrons l’une des pires récoltes jamais connues. Les rendements ont dramatiquement chuté, la qualité est médiocre et les cours sont sous tension du fait de l’absence d’événements climatiques majeurs dans les principaux pays exportateurs de céréales. La situation des exploitations laitières est, elle aussi, gravement pénalisée par la fin des quotas qui renforce la concurrence européenne et les maraîchers n’ont pas été épargnés par les inondations de printemps qui ont gravement touché leur production. Cette situation risque de mettre en péril les équilibres de nombre de nos exploitations et les agriculteurs sont très inquiets.
Face à ces difficultés, quelles sont les réponses du Crédit agricole d’Ile-de-France ?
Le plus important, c’est la proximité et l’expérience de nos conseillers agricoles, passionnés par leur métier, qui sont présents sur le terrain pour écouter les agriculteurs et leur proposer des solutions personnalisées. En 2016, nous avons réaménagé les crédits de soixante jeunes agriculteurs en difficulté et mis en place des mesures d’accompagnement (crédit de restructuration et année blanche) dans le cadre des plans de soutien nationaux pour l’élevage, les céréales et les productions spécialisées. Sur le premier semestre, nos réalisations de prêts à l’agriculture sont aussi en progression de 14 % par rapport à la même période de l’année dernière, ce qui démontre que le Crédit agricole soutient l’agriculture d’Ile-de-France dans les bons comme dans les mauvais moments. Enfin, au regard des événements récents touchant les récoltes, le conseil d’administration du Crédit agricole Ile-de-France a décidé d’accorder dès maintenant une pause-annuité ouverte à toutes les exploitations qui en feront la demande, en fonction de leurs besoins. Par ailleurs, le groupe Crédit agricole réfléchit à des propositions pour début septembre.
Comment fonctionne cette pause annuité et comment la mettre en œuvre ?
Le principe est de reporter jusqu’à un an d’échéances en fin de crédit afin de donner de l’oxygène à la trésorerie des exploitations. Au-delà de ce dispositif, nous sommes attentifs à mettre en œuvre des solutions adaptées à la situation de chacun et le premier réflexe que doit avoir un agriculteur, c’est celui de contacter son conseiller qui saura lui apporter son expertise pour construire une solution personnalisée. L’agriculture demeurera, comme elle l’a toujours été, une priorité pour le Crédit agricole Ile-de-France et chaque agriculteur peut compter sur notre engagement et notre écoute.