« L’agriculture déborde d’incompréhension »
Damien Greffin, président de la FDSEA Ile-de-France, s’exprime suite aux intempéries qui ont frappé l’agriculture francilienne.
« Monsieur le Ministre, mesdames et messieurs les parlementaires, l’agriculture déborde d’incompréhension. Si les inondations viennent nous rappeler la fragilité de notre activité face aux aléas climatiques, les positions tenues par notre ministre de l’Agriculture et nos parlementaires détruisent à grandes eaux notre métier.
Mais tout d’abord, je veux saluer cet esprit de solidarité qui anime à chaque catastrophe climatique notre profession. Nous refusons qu’un membre de notre famille agricole ne puisse pas poursuivre son activité. Je tiens à saluer la mobilisation de tous les acteurs pour faire que cet épisode, dramatique pour nos maraîchers, fragilisant pour nos éleveurs et inquiétant pour nos polyculteurs, ne reste, dans quelques mois, qu’un moment difficile à passer.
Mais pour cela, il faut aussi que nos décideurs, que nos parlementaires, comprennent que l’activité agricole est une richesse pour nos territoires. Il faut redonner la liberté aux règles du bon sens paysan, comme dans l’entretien des fossés et des cours d’eau, où les règlements administratifs ne peuvent contenir les pluviométries excessives.
Il faut redonner de la compétitivité économique à notre secteur d’activité en permettant d’assurer notre résultat face aux aléas climatiques, avec une fiscalité et des assurances adaptées à nos cycles de production et revoir sérieusement les niveaux de la DPA.
Il faut redonner aux soutiens Pac une ambition économique et sociale à la hauteur des engagements financiers que nous prenons quand nous semons, sans savoir si la nature nous permettra de récolter et dire stop aux paiements redistributif au-delà de 10 %.
Il faut redonner de l’ambition agronomique à la conduite de nos cultures en proposant des alternatives avec une notion de réduction des risques et des impacts plutôt que de nous mettre le couperet d’une interdiction totale comme aujourd’hui sur les néonicotinoïdes et le glyphosate.
Il faut enfin redonner de l’ambition politique à notre métier en rappelant que l’acte de production de biens alimentaires est notre enjeu majeur avant d’être les gestionnaires d’aménités.
Ces catastrophes climatiques que nous venons de vivre doivent remettre sur le devant de la scène tous ces dossiers. Nous écouter, c’est bien. Nous comprendre, c’est mieux. Nous permettre de vivre de notre métier, cela doit être une priorité dans les lois que votent nos élus. Bon courage à tous dans cette période compliquée. »