La Région détaille sa nouvelle politique agricole
François Bonneau, le président de la Région Centre Val-de-Loire, a présenté les trois axes de la nouvelle politique agricole régionale.
Introduire plus de transversalité entre les politiques de filières agricoles : voilà l’intention de la nouvelle politique agricole régionale.
Deux jours après son adoption en séance plenière, le président de la Région, François Bonneau, l’a présenté devant les agriculteurs réunis au domaine de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher) le 2 juillet.
« L’agriculture régionale est un investissement d’avenir mais elle compte de nombreux paradoxes. De grandes quantités mais peu de prix. Des circuits de proximité mais une force internationale. La liste est longue. Notre penchant naturel est d’opposer les modèles. C’est une erreur. Nous devons surmonter ces contradictions grâce au dialogue », explique Jean-Pierre Leveillard, le président de la chambre régionale d’Agriculture.
François Bonneau enchaîne : « C’est dans cet état d’esprit que nous avons accompagné quatorze filières depuis deux mandats grâce aux Cap’filières. Nous allons continuer, bien sûr, mais nous voulons introduire plus de transversalité dans un esprit de simplification. »
Une fois qu’on a dit ça, on ne sait pas trop de quoi il s’agit. La Région a organisé un forum spécialisé, le 10 mai 2016 à Bourges (dont voici le bilan) pour déterminer les politiques prioritaires.
Il en est ressorti trois axes qui sont les composantes de la nouvelle politique agricole régionale.
Le premier axe concerne la transition agroécologique. « Nous ne l’envisageons pas comme une opposition entre la production et l’écologie mais plutôt comme un moteur pour l’agriculture régionale », explique François Bonneau.
Si cette intention parle d’accélérer les conversions en agriculture biologique, elle parle aussi de l’innovation agronomique pour, entre autres, s’adapter au changement climatique.
La deuxième partie de la politique régionale touche à l’humain. On y retrouve le soutien à l’installation, la formation, l’aide aux audits stratégiques d’exploitation et les ressources humaines.
Enfin, la nouvelle politique agricole régionale se conclura par un effort conséquent pour développer les circuits courts. « Ce ne sera pas magique, bien sûr, mais c’est un chemin pour tisser à nouveau des liens forts avec le consommateur », énonce François Bonneau.
Interrogé après cette présentation, le président de la FRSEA Centre, Eric Thirouin, estime que « c’est un moment important que nous vivons parce que la Région est incontournable dans la gestion de l’agriculture. L’institution a pu se rendre compte, avec la crise de l’année dernière, de la fragilité des exploitations. Elle se rend compte qu’il faut augmenter le soutien direct aux agriculeurs. »
Jean-Pierre Leveillard rebondit : « François Bonneau l’a souligné dans sa présentation. L’agriculture régionale paraissait solide. Ce qui explique le retard qu’a pris la Région dans la mobilisation des montants de type Feader ou autres. Mais la situation a changé en 2016. Il devient urgent de faciliter les projets et la Région a compris que cet enjeu était de sa responsabilité. »
Eric Thirouin approuve mais place un bémol : « On voit que, dans la Région, il existe des débats sur les orientations : bio, conventionnel, export, proximité, etc. L’agriculture devra relever tous les défis mais les agriculteurs devront être aidés parce qu’ils vivent une crise qui les empêche de mener tous les chantiers de front. »
Eric Young