Commercialisation
La plateforme Sur le champ ! sur le chemin de l'équilibre
La plateforme Sur le champ ! a proposé sa traditionnelle réunion d'information le 15 novembre dans ses locaux à Chartres, avec de bonnes nouvelles dedans.
La plateforme Sur le champ ! a proposé sa traditionnelle réunion d'information le 15 novembre dans ses locaux à Chartres, avec de bonnes nouvelles dedans.
À la suite de la tenue de son assemblée générale, la plateforme Sur le champ ! — la SCIC* portée par la chambre d'Agriculture, le groupe coopératif Scael et le Département — organise une réunion publique d'information vendredi 15 novembre, dans ses locaux à Chartres.
Pas loin du but
Or, après deux exercices compliqués, son coprésident, Éric Thirouin, annonce de bonnes nouvelles : « Nous allons enfin avoir le marché public pour la restauration collective qui a démarré en septembre. Aujourd'hui, je suis content. Nous étions dans une situation très très difficile depuis 2022, à nous demander si nous parviendrions à équilibrer les comptes et avancer. Mais là, avec les efforts des uns et des autres, nous ne sommes pas loin du but. Je suis confiant ».
En charge de la SCIC pour la Chambre, Aurélie Toutain livre ensuite les chiffres de l'exercice clos au 30 juin. Elle pointe une hausse significative des ventes de la plateforme, avec un chiffre moyen hebdomadaire autour de 18 000 euros, contre 16 000 sur l'exercice précédent, et un nombre de clients plus important également, passant de 150 à 200. Ce sont surtout les magasins de producteurs, la restauration collective (avant l'ouverture du marché public) et la restauration privée qui sont plus nombreux, tandis que les grandes et moyennes surfaces, ainsi que Gamm vert depuis la fermeture de l'enseigne à Chartres, reculent. Néanmoins, compte tenu du poids des charges, cet exercice n'est pas à l'équilibre.
Aurélie Toutain détaille ensuite la stratégie de la plateforme. Celle-ci va d'abord s'attacher à accroître ses ventes en restauration collective. Ainsi, après avoir candidaté cette année au marché public des collèges et lycées porté par le Département, elle a été retenue sur près de la moitié de la cinquantaine de lots proposés.
Des mesures prises
Mais l'équilibre de la plateforme ne se fera pas uniquement par une hausse de ses ventes, aussi va-t-elle engager un travail sur ses marges pour ne plus avoir à vendre à perte. Elle va également proposer aux EPCI** un partenariat sous forme d'abonnement annuel qui leur offrira des services adaptés à leurs besoins. Enfin, elle a acté une augmentation de la cotisation des producteurs. « Si nous arrivons à donner un outil aux territoires, ce sera un plus pour la SCIC et pour vous », a souligné Éric Thirouin.
Lumière au bout du tunnel
La suite de la réunion permet l'intervention de Ludivine Nion, en charge du marché alimentaire pour le Département (lire ci-dessous). En conclusion, l'autre coprésident de la structure, Éric Brault, pour la Scael, salue l'ouverture de ce marché : « C'est une lumière au bout d'un tunnel qui se refermait. La volonté d'aller dans le collectif nous encourage à continuer. Nous portons ce projet depuis cinq ans, nous voulons vraiment que le territoire en profite ».
*Société coopérative d'intérêt collectif.
**Établissement public de coopération intercommunale.
« Il faut que tout se mette en place »
En charge du nouveau marché alimentaire porté par le Département, Ludivine Nion intervient lors de la réunion d'information de la SCIC Sur le champ ! pour faire un premier point.
Sa construction a été l'objet d'un travail de recherche sur les ressources du territoire mené en collaboration avec la chambre d'Agriculture. Il s'agissait d'identifier les fournisseurs potentiels mais aussi d'inciter les responsables au sein des établissements scolaires à se tourner vers le local.
Un groupement d'achat se constitue ensuite, composé d'une part d'une quarantaine de collèges et d'une quinzaine de lycées, grâce à l'engagement de la Région dans la démarche. Il compte d'autre part vingt-huit fournisseurs titulaires, dont Sur le champ ! qui représente plusieurs producteurs, et des grossistes pour fournir des produits que l'on ne trouve pas en Eure-et-Loir.
« Il faut que tout se mette en place dans la pratique des établissements, ça se fait petit à petit », constate Ludivine Nion. Elle souligne aussi que le Département fait en sorte que les prix de trois lots importants de ce marché — épicerie, bœuf-œuf-fromage et surgelé — baissent, afin de donner plus de moyens aux établissements pour se tourner vers le local.
L’enjeu est aussi de créer dans ce groupement « une communauté autour de l'alimentation pour rassembler les chefs de cuisine sur les enjeux de l'alimentation ». Des journées à thème sont organisées ou des rencontres dans chaque bassin sur des exploitations. Une newsletter est diffusée également vers les établissements pour promouvoir le marché et les produits locaux.
En conclusion, Ludivine Nion a présenté de premiers chiffres mais a surtout indiqué qu'il fallait aller vers plus de produits labellisés en Eure-et-Loir : « Les chefs doivent se conformer à la loi Egalim, soit 50 % de produits sous label dont 20 % de bio, or les produits locaux n'entrent pas forcément dans ce cadre… ».