La Légion d’honneur pour Blandine Terrier
Blandine Terrier, agricultrice à Vernou-en-Sologne et vice-présidente de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher a reçu la Légion d’honneur, samedi 24 septembre, des mains de Xavier Beulin, président de la FNSEA.
Une centaine de personnes était présente, samedi 24 septembre, à Vernou-en-Sologne, pour la remise de la Légion d’honneur à Blandine Terrier.
Outre la famille, les amis et les collègues de l’agricultrice, de nombreuses personnalités avaient fait le déplacement dont Yves Le Breton, préfet de Loir-et-Cher, Maurice Leroy, président du conseil départemental, le député Patrice Martin-Lalande, Guy Vasseur, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), Florent Leprêtre, président de la FDSEA 41, Pascal Cormery, président de la MSA, ou encore des représentants de l’ordre du Mérite et de la Légion d’honneur.
« Depuis que les anciens légionnaires qui ont fait la guerre 14-18 ont disparu, aucun membre de la commune n’a reçu la Légion d’honneur, nous sommes donc très fiers », a débuté Jack Terrier, maire de Vernou-en-Sologne et père de Blandine Terrier.
C’est ensuite Xavier Beulin, président de la FNSEA qui a pris la parole : « Même si c’est un jour de fête, n’oublions pas les difficultés de l’agriculture, l’année 2016 sera sans doute plus difficile que 1976. Le président de la République est en Loir-et-Cher aujourd’hui, j’espère qu’il a toujours en mémoire ce qu’il a vu car nous avons besoin de la solidarité nationale ».
Puis il a retracé le parcours personnel et professionnel hors du commun de Blandine Terrier qui s’est impliquée très rapidement dans le syndicalisme. « Avoir sa carte du syndicat Jeunes agriculteurs à seize ans, ce n’est pas commun et cela marque sa volonté d’engagement au service des autres depuis toujours ».
L’agricultrice s’est installée en 1994, dans la ferme familiale. A vingt ans, elle était présidente JA du canton de Neung-Romorantin-Bracieux, puis elle est rentrée en 1987 à la Jeune chambre économique, avant de la présider en 1997. Elle a également été secrétaire générale des JA Centre et vice-présidente de la FDSEA Centre.
Elle a aussi œuvré pour avoir une interprofession régionale pour la filière avicole, puis elle est devenue présidente de la Coopérative agricole des fermiers de l’Orléanais (Cafo).
« Blandine est tenace, pugnace mais généreuse avant tout. Elle a le sens du collectif, de l’intérêt général et elle est loyale vis-à-vis de ceux avec qui elle travaille au quotidien », a relevé Xavier Beulin.
L’agricultrice, émue, a remercié les personnes présentes, puis relaté quelques moments forts qu’elle a vécu, avec le franc parler que tout le monde lui connaît. « Je pars du principe que si on veut que ça avance, il faut être droit au quotidien et transparent, j’aime les gens honnêtes, je suis directe et je ne changerai pas, c’est ma façon d’être ».
Elle est revenue, non sans faire rire le préfet, sur la fois où elle a conduit, sans permis, un camion lors d’une opération pour couper des arbres sur une départementale, déchargé du fumier devant la préfecture ou encore lâché des cochons. Mais aussi, lorsqu’elle a réussi à négocier le prêt de vingt-et-un tracteurs auprès d’une entreprise, lors d’une opération de solidarité « paille-fourrage », en 2003, pour descendre dans l’Aveyron.
En revanche, certains moments lui ont laissé un goût amer, comme le convoi du Loir-et-Cher, monté à Paris l’année dernière. « Cette action à Paris en 2015, je ne l’ai pas digérée car on aurait dû siéger là-bas, tu ne t’es pas assez servi de nous », a-t-elle lancé à Xavier Beulin.
Elle est aussi revenue sur sa récente rencontre avec le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, à la préfecture de Loir-et-Cher. « Il nous a conseillé de décapitaliser, ça m’a fait mal d’entendre ça ».
L’agricultrice engagée, compte bien encore « se battre » et vivre de son métier en misant, pour sa part, sur la diversification. En effet, Blandine Terrier est éleveuse de volailles, céréalière mais aussi passionnée de chasse et propose depuis deux ans des séjours de « chasse à la ferme » sur son domaine de Mariaville à Vernou-en-Sologne.