Agronomie
La hausse du prix de l'azote analysée aux Universités du soir
La chambre d'Agriculture a consacré la 35e édition de ses Universités du soir le 7 février sur Youtube, à la flambée du prix des engrais azotés et aux façons d'y faire face.
La chambre d'Agriculture a consacré la 35e édition de ses Universités du soir le 7 février sur Youtube, à la flambée du prix des engrais azotés et aux façons d'y faire face.
«Nous avons tous constaté que les prix des engrais s'étaient envolés, le but ce soir est de voir quelles stratégies adopter pour gérer au mieux nos apports », lance Thibaud Guillou en ouvrant le 7 février sur Youtube, la 35e édition des Universités du soir de la chambre d'Agriculture, la dernière pour lui (lire ci-contre).
Hausse compensée
Trois interventions sont prévues sur cette thématique d'actualité. Tout d'abord, le responsable fertilisants d'Inoxa, Patrick Loizon, explique les raisons de cette hausse (lire en encadré). Puis, le conseiller agronomie environnement de la Chambre, Jean-Baptiste Gratecap, reprend la main pour entrer dans le vif du sujet. Dans un premier temps, il considère la question de l'impact économique du coût de l'azote. Ainsi, selon lui, en blé par exemple, si le prix de vente est supérieur à 220 euros, la marge reste bénéficiaire même dans ce contexte de prix élevé de l'azote. Le raisonnement vaut également pour le colza. Quant aux cultures de printemps, elles sont moins consommatrices d'azote.
« Pour l'instant, le prix de l'engrais est compensé, relève-t-il, mais la sécurisation d'un prix de vente élevé est stratégique. La situation deviendrait plus compliquée en cas d'achat d'engrais au prix fort et d'effondrement des cours des matières agricoles ». Cas de figure déjà observé dans un passé assez récent, en 2008 et 2013, mais dans un contexte différent.
Dans un second temps, Jean-Baptiste Gratecap se penche sur les aspects technico-économique du problème, à savoir : doit-on faire évoluer la dose d'azote ? Pour y répondre, l'agronome se base sur la courbe de réponse à l'azote, résultat de quinze années d'expérimentation. Si la dose conseillée (dose X) permet un rendement en blé de 80 quintaux, une dose réduite (dose X - 40) conduit à une baisse significative mais pas drastique à 75,7 quintaux. En revanche, une dose augmentée (dose X + 40) conduit à un gain de d'1,5 quintaux et une dose X + 80, à un gain de 7,4 quintaux. Néanmoins : « parfois une dose supérieur est valorisée mais pas toujours, soit en raison de la météo, soit en cas de verse par exemple », tempère le conseiller.
Ne pas en perdre une miette
Une fois établi que « la dose X est la plus optimum, elle ne peut être diminuée qu'en cas de baisse du prix du blé et de hausse du prix des engrais ou de pénurie », Jean-Baptiste Gratecap rappelle comment optimiser les apports pour ne pas en perdre une miette. Il convient d'abord de bien la calculer. Un calcul qui commence avec la mesure du reliquat à la sortie de l'hiver. Ainsi, selon les premiers résultats de l'opération Nitrate moins cette année, le niveau qui reste est moyen « mais la quantité présente dans le troisième horizon, n'est pas négligeable », observe le conseiller.
Deuxième élément du calcul, le rendement objectif visé. La Chambre propose une calculatrice sur son site Internet pour se faciliter la tache. Une fois la dose X établie, il reste à optimiser son efficience. Et cela commence par son fractionnement, sachant que le deuxième apport est le plus important, puis par la consultation de la météo, de fait, le meilleur moment pour l'appliquer est d'avoir un sol humide et qu'il tombe 15 à 20 mm. Autre élément important, tenir compte du stade de développement de la plante, pour le blé le stade épi 1 cm.
Préférer l'ammonitrate
Le dernier conseil que livre Jean-Baptiste Gratecap, avant de laisser la parole à son collègue Paul Brillault (lire encadré), est de rester sur des formes classiques d'engrais, en particulier la forme ammonitrate.
Économie
Si tout le monde commande en même temps, les prix vont flamber