La filière avicole régionale recrute tous azimuts
Les sections avicoles de la FNSEA Centre-Val de Loire et de Jeunes agriculteurs du Centre ont organisé le 12 mars à Orgères-en-Beauce (Eure-et-Loir), une réunion avec les acteurs économiques de la filière pour déterminer ses besoins.
Le marché de la volaille se porte très bien. La consommation de cette viande est en constante progression et serait en passe de dépasser celle de la viande de porc.
Cependant, la production a du mal à suivre... C’est pourquoi les sections avicoles de la FNSEA Centre-Val de Loire et de Jeunes agriculteurs du Centre ont invité les producteurs et les porteurs de projet le 12 mars à Orgères-en-Beauce (Eure-et-Loir), pour une table ronde avec les acteurs économiques du secteur.
L’objectif de cette réunion, qui a fait le plein de la salle de la Maison du tourisme, était de déterminer les besoins et d’encourager les rénovations de bâtiments ou la création de nouveaux ateliers.
C’est le président de la Confédération française de l’aviculture, Jean-Michel Schaeffer, qui a ouvert la réunion : « La filière française a du potentiel, la consommation est en hausse. Nous sommes plutôt bien organisés. La contractualisation apporte une sécurité financière à ceux qui investissent. De plus, on ne met en production que ce que l’on vend. Nous avons créé une interprofession volaille de chair (Anvol). Aujourd’hui, 40 % du poulet consommé n’est pas produit en France. D’où notre objectif de restructuration pour reconquérir ce marché », a-t-il expliqué.
Au début de la réunion, chacun des acteurs économiques de la région a présenté son entreprise, ce qui a permis de bien appréhender la segmentation de la filière. Ainsi la Caif est spécialisée dans la production d’œufs fécondés pour la fabrication de vaccins, quand d’autres, comme Huttepain, Sanders ou Axéréal, ont plutôt présenté des modèles d’intégration, et la Cafo*, sa spécialisation dans la volaille fermière.
Mais ce qui les réunit tous, ce sont leurs besoins.
En effet, si la demande est croissante, la production s’essouffle et est tiraillée par deux soucis majeurs : satisfaire l’évolution de la demande des clients et pallier le vieillissement de la population de producteurs. Ainsi, chaque représentant des entreprises a fait part de ses besoins.
Pour la Caif : « Nous aurons besoin de 50 à 60 000 poules et poulettes dans les deux ans à venir, les pays émergents commencent à se vacciner », a relevé son directeur technique, Jean-Noël Thébaud. Selon Didier Richard, les aliments Richard, groupe LDC, cherchent des éleveurs. Il faudrait renouveler le parc bâtiments et de nouveaux éleveurs dans les cinq ans pour les Fermes du Loir.
Idem pour la Cafo qui développe en outre une filière bio. Pour Sanders Clément nutrition, groupe Avril, ce sont 40 à 50 000 m2 supplémentaires qui sont espérés d’ici 2021. Enfin, les besoins en développement d’Huttepain sont de l’ordre de 9 000 m2 en rénovation et au moins autant en création.
Dans la discussion qui a suivi ces exposés, il a beaucoup été question de l’évolution de la demande qui conditionne de nouvelles pratiques d’élevage et de nouveaux bâtiments.
En effet, le consommateur privilégie aujourd’hui les animaux élevés en lumière naturelle, dans des bâtiments moins peuplés, produits avec moins d’antibiotiques et sans OGM.
« En matière d’import, on n’inversera pas la tendance si on ne se différencie pas de ce qui se fait ailleurs. Nous avons la chance d’être dans un pays où l’on accepte de payer plus cher s’il y a de bonnes conditions d’élevage », a argué le représentant d’Huttepain, Éric Garo. CQFD.
*Coopérative agricole des fermiers de l’Orléanais