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La FDSEA et JA interpellent le député LREM Guillaume Kasbarian

La FDSEA et Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir ont conduit le 11 mai une action qui a mené une délégation jusqu’à la permanence chartraine du député Guillaume Kasbarian (LREM). Le but était de le sensibiliser aux conséquences pour les agriculteurs de la loi issue des États généraux de l’alimentation que s’apprête à voter le Parlement

Le 11 mai, à Chartres. La FDSEA et Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir sont allés à la rencontre du député LREM Guillaume Kasbarian pour le sensibiliser aux conséquences de la loi issue des États généraux de l’alimentation.
Le 11 mai, à Chartres. La FDSEA et Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir sont allés à la rencontre du député LREM Guillaume Kasbarian pour le sensibiliser aux conséquences de la loi issue des États généraux de l’alimentation.

La colère gronde au sein de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir tandis que le projet de loi issu des États généraux de l’alimentation s’apprête à être entériné par le Parlement. Aussi, les deux syndicats ont décidé d’organiser une action le 11 mai, en se rendant à la permanence du député LREM Guillaume Kasbarian à Chartres.

Celui-ci organise en effet ce jour-là un troisième atelier participatif au sujet de cette loi.

Sous la houlette du président de la commission environnement de la FNSEA, Éric Thirouin, du président de la FDSEA, Bertrand Petit et du président de Jeunes agriculteurs, Rémy Rousseau, une vingtaine d’agriculteurs a investi la permanence du parlementaire.

Juste avant cela, les trois responsables syndicaux ont réuni la délégation à la chambre d’Agriculture pour expliquer les raisons de cette action. « Nous nous sommes aperçu que la loi présentée par le Gouvernement était différente sur certains points par rapport aux conclusions des débats des États généraux de l’alimentation », a expliqué Éric Thirouin.

« Ensuite, cette loi est passée au Parlement devant une commission développement durable, il y a un mois, où des amendements ont amené des restrictions dans tous les sens et des contraintes environnementales extrêmement fortes. Puis, il y a eu un passage en commission des affaires économiques — où siègent Guillaume Kasbarian et Laure de la Raudière. Là, des points ont été éludés mais d’autres ont été entérinés et certains sont gravissimes. Pourtant, ceux-là avaient été discutés auparavant avec Guillaume Kasbarian et nous avions trouvé un consensus... Et au moment du vote, nous nous attendions à ce qu’il représente ses administrés mais il a suivi la ligne de son parti », a-t-il pointé.

Si dans cette loi il y a des points positifs « que nous allons essayer de maintenir », d’autres sont problématiques. Comme le doublement des sanctions en cas de non respect des directives sur le bien-être animal « alors que nous aurions préféré des cellules de suivi pour intervenir aussitôt en cas de problème ».

Ou concernant la protection des cultures : « nous avons entendu le souhait de la société de baisser l’utilisation des produits phytosanitaires, nous sommes d’accord, mais nous ne voulons pas d’interdictions sans alternatives. Nous demandons donc au gouvernement d’investir avec nous pour trouver ces solutions. Il s’est dit d’accord, mais en même temps il a décidé de revenir dans la loi sur la possibilité de zones de non traitement, soit des milliers d’hectares en Eure-et-Loir où l’on ne pourrait plus produire », a relevé Éric Thirouin qui propose plutôt l’instauration de chartes de voisinage.

Autre point d’achoppement : la séparation capitalistique totale du conseil et de la vente des produits. « Ce que le gouvernement veut c’est que le conseil quotidien ne soit plus possible auprès du vendeur mais qu’il soit fait par un conseiller indépendant, engendrant des charges supplémentaires estimées à trois mille euros par an. Nous accompagner dans le changement de nos pratiques agricoles en trouvant des alternatives, en investissant dans la recherche, ou bien en aidant à prendre en charge des coûts supplémentaires : et bien c’est non et on nous met des charges en plus... », a-t-il souligné, relevant également la hausse concomitante de 50 % de la redevance pollution diffuse ou l’interdiction des rabais, remises et ristournes sur les produits phytosanitaires.

Pour obtenir des explications sur ses positions et lui poser un certain nombre de questions, la délégation est donc allée à la rencontre du député chartrain. « Je souhaitais qu’il y ait des agriculteurs avec nous pour qu’ils puissent s’exprimer et qu’ils se rendent compte de la façon dont se passe ce genre de rencontre », a précisé le président de la FDSEA, Bertrand Petit. 

Lors de la rencontre, le ton est resté courtois, des arguments ont étés avancés de chaque côté mais Éric Thirouin a souhaité poser quatre questions précises au député LREM : « L’accompagnement c’est tout sauf des charges, alors allez-vous voter pour ou contre le texte qui vise à interdire tous rabais, remises et ristournes sur les produits phytosanitaires, ce qui engendrerait une hausse de 10 % pour les agriculteurs ? Allez-vous voter pour ou contre l’amendement qui consiste a faire la séparation vente-conseil sur un conseil pluriannuel et non pas sur un conseil quotidien et annuel. Nous avons fait le calcul, le conseil quotidien c’est huit cents millions d’euros de charges en plus pour la ferme France et le conseil annuel, c’est trois cents millions supplémentaires... Si vous votez pour, comme vous l’avez fait la dernière fois, les vendeurs et les distributeurs ne pourrons plus conseiller aux agriculteurs de changer leur pratiques à travers les Certificats d’économie de produits phytosanitaires, donc allez vous les supprimer ? Enfin, allez-vous voter pour des zones qui ne soient pas traitées et donc retirées de la production, qu’elles soient en conventionnel ou en bio ? Au final, est-ce que vous accompagnez à coup de charges ou avec des soutiens ? »

Le député chartrain a répondu qu’il avait bien entendu ces propositions et apprécié ces éclairages mais qu’il avait besoin de consulter au sein de son groupe et qu’il s’engageait à revenir avec des réponses claires et précises d’ici la fin de la semaine suivante, soit le 18 mai.

Parallèlement, des actions similaires à cette rencontre ont été programmées à l’échelon national, le but étant de sensibiliser l’ensemble des députés aux conséquences de cette loi pour la profession agricole, si elle était votée en l’état.

« Ensuite, d’autres actions, différentes, un peu plus fortes, seront mises en place dans les semaines qui viennent... La ligne rouge a été franchie et nous n’allons pas rester les bras croisés », a promis Éric Thirouin.

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