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La DDT des Yvelines à l'écoute des agriculteurs du secteur houdanais

La directrice départementale des Territoires des Yvelines, Anne-Florie Coron, a été invitée par le syndicat local à visiter des exploitations du pays houdanais et à rencontrer les agriculteurs, qui lui ont expliqué leurs problématiques.

Mardi 7 mai, les équipes de la DDT 78 ont passé une demi-journée dans le pays houdanais, à l'écoute des différentes problématiques rencontrées par les agriculteurs locaux.

La Fraiseraie de Houdan, diversification nécessaire

La visite menée tambour battant par François Lecoq, agriculteur à Gambais (Yvelines) et président du Syndicat de Houdan, a débuté à la Fraiseraie de Houdan, chez Stéphanie et Damien Vanhalst. Sous le regard attentif d'Anne-Florie Coron, directrice départementale des Territoires des Yvelines, et de ses collaboratrices, Catherine Mazet, adjointe au chef d'unité du service économie agricole, et Alexandra Faucomprez, chargée de mission territoriale, le couple a souligné la nécessité de cette diversification opérée il y a huit ans pour que Stéphanie Vanhalst puisse revenir à la ferme. « La diversification permet de lisser des revenus qui sont souvent en dents de scie, avec des coûts de production qui deviennent exhorbitants », a confirmé François Lecoq.

Depuis le Covid, Damien et Stéphanie Vanhalst font 90 % de vente en direct aux consommateurs locaux, contre 60 % avant l'épidémie. Une manière de se passer d'intermédiaire, pour gagner en revenu. Lorsque la saison bat son plein, la file d'attente s'allonge devant le local de vente. « Nous sommes contents de la réussite de ce projet, mais tous les ans, c'est le stress, on se demande si nos clients vont revenir », s'exclame Stéphanie Vanhalst. Le couple réfléchit à un nouveau complément d'activité pour l'hiver, production de kiwis, de champignons ou de myrtilles, et souhaiterait que des conserveries s'implantent sur le territoire. Ces développements auraient pour objectif, là encore, de compenser les baisses soudaines de revenus issus des cultures céréalières.

Des freins administratifs dommageables

Les contraintes liées à la situation géopolitique ou à une météo capricieuse sont une chose, les barrières administratives en sont une autre. Après la Fraiseraie, François Lecoq emmène les fonctionnaires de la DDT à Thionville, où la classification d'un fossé en rivière pose de nombreuses difficultés aux agriculteurs, notamment à Thierry Barjot, dont la parcelle jouxte le fossé. « Il faut trois critères pour qu'une rivière soit reconnue comme telle : qu'elle soit alimentée par une source, qu'elle coule régulièrement et qu'elle ne soit pas faite de la main de l'homme », rappelle l'agriculteur. Photos et documents à l'appui, il montre à l'équipe de la DDT que le fossé en question ne coule quasiment pas depuis trois ans. Une clause de révision pour le déclassement est en cours.

À la Ferme d'Olivet, faire accepter les bâtiments

Quelques kilomètres plus loin, à la Ferme d'Olivet, Jean-Luc et Christophe Lecoq accueillent les fonctionnaires de la DDT pour leur présenter leur centre de conditionnement avicole. Une installation impressionnante, à la machinerie huilée, qui permet de conditionner jusqu'à un million d'œufs par jour. De la production de céréales pour les poules jusqu'à la livraison en passant bien sûr par les poulaillers, les exploitants maîtrisent ainsi le cycle complet de l'œuf. Jean-Luc Lecoq a exposé les transformations récentes de son activité. « On arrête progressivement l'élevage en cages, pour passer en élevage au sol. Nous avons également déposé une demande pour construire un atelier avicole pour des poules pondeuses plein air, à Gressey, mais nous nous heurtons à une forte opposition de la part des habitants du village », raconte-t-il. Si les consommateurs français souhaitent des œufs « made in France » et produits le plus localement possible, en respectant des critères de bien-être animal, ils préfèrent que les installations ne soient pas implantées à côté de chez eux.

L'élevage en cages doit officiellement cesser en France en 2025. « Il faudra bien trouver des solutions, si l'on veut rester autosuffisants, car entre les départs en retraite de la population agricole, les bâtiments qui ne pourront pas être transformés, et d'autres aléas, nous devrions perdre près de 6 millions de poules sur 45 millions », souligne Jean-Luc Lecoq.

La question de la circulation agricole

Dernière étape de la journée : les chemins ruraux entre Richebourg, Bazainville et Tacoignières qui doivent être goudronnés pour être transformés en pistes cyclables. « À cause des aménagements routiers, chicanes et autres, il nous reste très peu de chemins pour faire passer nos engins agricoles, explique François Lecoq. Nous ne sommes pas contre les pistes cyclables, mais nous sommes opposés à leur imperméabilisation, sans compter que nous ne savons pas qui les entretiendra, ni avec quel budget ». L'équipe de la DDT assure avoir entendu les doléances des agriculteurs, et travaillé sur des solutions. Une réunion en préfecture devrait avoir lieu en juin.

La matinée de visites et d'échanges s'est terminée par un buffet convivial et savoureux préparé par Muriel Lecoq.

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