Yvelines
« Non à la construction d'une trame noire dans la campagne ! »
L'aménagement d'une liaison douce dans le secteur de Richebourg (Yvelines) suscite une levée de boucliers chez les agriculteurs qui déplorent la bétonnisation des chemins ruraux.
L'aménagement d'une liaison douce dans le secteur de Richebourg (Yvelines) suscite une levée de boucliers chez les agriculteurs qui déplorent la bétonnisation des chemins ruraux.
L'affaire commence il y a un peu plus d'un an, avec l'annonce par la Communauté de communes du Pays houdanais (CCPH) de la création d'un « tronçon expérimental » de 2,5 km entre Gressey et Richebourg (Yvelines). Ce projet suscite l'inquiétude des agriculteurs locaux. « Nous ne sommes pas contre l'aménagement d'une piste cyclable, mais nous refusons que les chemins soient goudronnés sur trois mètres, explique François Lecoq, président du syndicat de Houdan. Quid de l'évacuation des eaux sur le bitume, des conflits d'usages avec les promeneurs, de la question des déchets ? ».
Au moment du lancement du projet, il s'agissait pourtant d'expérimenter plusieurs types de revêtements, les agriculteurs plaidant pour l'utilisation de grave calcaire, perméable et résistant au passage d'engins agricoles. Mais un second projet voit le jour à l'automne 2023, cette fois pour une liaison goudronnée de 10 km autour des communes de Richebourg, Bazainville, Tacoignières. Aucun échange n'a été possible jusque-là avec la CCPH à ce sujet. « Les élus disent vouloir défendre la ruralité mais financent ce genre de bétonnisation d'espace rural. Sur le Houdanais, les liens de confiance sont rompus entre la CCPH et le monde rural », déclare François Lecoq.
Damien Greffin, président de la FDSEA Île-de-France, Christophe Hillairet, président de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France, et Alix Heurtaut, présidente de JA Île-de-France ouest, signent en mars dernier un courrier commun pour rappeler au président de la CCPH, Jean-Marie Tétart, qu'il existe « d'importantes questions portant sur le revêtement, l'hydraulique, l'entretien de la voie et la cohabitation des usages ».
Jeudi 4 avril, les agriculteurs locaux décident d'interpeller l'opinion publique en postant quatorze panneaux sur toutes les entrées des chemins qui devraient être goudronnés. Mercredi 10 avril, une opération escargot est menée par une quinzaine de tracteurs entre le hameau de Guignonville et le siège de la CCPH, à Maulette. « Ces chemins passent en plein milieu de zones rurales et agricoles. C'est l'incompréhension pour la ruralité. On marche vraiment sur la tête. Cette trame noire dans la campagne houdanaise est inenvisageable », conclut François Lecoq.