La chambre d’Agriculture annonce un contrat de solutions locales en session
Les membres de la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir se sont réunis en session le 27 novembre à Chartres sous la présidence d’Éric Thirouin, autour d’un programme déroulé sur fond de crise agricole et sur l’annonce de solutions.
« Nous subissons depuis plusieurs années des prix bas, en dessous de nos coûts de production, toutes filières confondues. Cette situation a des répercussions directes sur la viabilité de nos entreprises », souligne dès l’entame de son tour d’horizon de l’actualité agricole, le président de la chambre d’Agriculture, Éric Thirouin, lors de la session du 27 novembre.
Et à cette (dé)pression économique s’ajoute une pression sociale et politique forte et contradictoire, selon lui : « déconnectée de la réalité économique de l’agriculture française et de l’évolution des pratiques de consommation », ajoutant : « il est nécessaire de rappeler que l’alimentation en France est saine, sécurisée, tracée et bon marché, au détriment du revenu des agriculteurs ».
Éric Thirouin pointe ensuite l’entrée en vigueur provisoire du traité de libre échange entre l’Union européenne et le Canada (Ceta) et le Mercosur* : « Nos producteurs d’Eure-et-Loir sont directement impactés par de tels accords. Des actions syndicales sont lancées. Ces traités autorisent les Français à manger des produits que l’on interdit aux exploitants euréliens de produire », relève-t-il.
Mais au-delà de ce constat, le président de la chambre d’Agriculture annonce un ensemble de propositions qui prend la forme d’un contrat de solutions pour l’avenir.
« Ce contrat de solutions vise, ensemble (une trentaine d’organisations agricoles et de recherche, ndlr), à innover, développer, former sur des solutions pour économiser les produits phytosanitaires avec, comme état d’esprit, le besoin de continuer à produire dans des conditions optimales. Le gouvernement ne sait répondre aux attentes sociales que par des interdictions... Nous proposons une progression de solutions et non une régression de production », affirme Éric Thirouin.
Et ce contrat de solutions doit bien sûr se décliner au niveau local.
Il énonce la poursuite du travail sur la diversification, la réédition de Cultures&co l’an prochain et sa fusion avec Agrofilières en 2019, la création d’une plateforme logistique pour faciliter l’accès aux produits locaux pour les professionnels et les particuliers, la création d’une légumerie ou encore un projet de transformation locale du lait.
La chambre travaille aussi expérimentalement sur les capacités à réaliser trois récoltes en deux ans ou sur l’association de plantes compagnes pour fournir l’azote.
Sans oublier dans tout ça, la place du numérique agricole dont il a beaucoup été question au cours de cette session. Dans ce domaine : « la chambre se veut moteur et fédératrice ».
*abréviation de Marché commun du sud. Il est composé de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay, de l’Uruguay et de la Bolivie.