Coopérative
La CABB : valoriser la production en local
La CABB (coopérative agricole de Beton-Bazoches) a tenu son assemblée générale le 8 décembre en présence du nouveau directeur Dominique Simon.
La CABB (coopérative agricole de Beton-Bazoches) a tenu son assemblée générale le 8 décembre en présence du nouveau directeur Dominique Simon.

«Notre coopérative est toujours là pour accompagner les agriculteurs dans un monde qui change avec de nombreux défis à relever », note la présidente de la coopérative agricole de Beton-Bazoches, Stéphanie Bernard, dont l’année 2021 a été marquée par l’arrivée d’un nouveau directeur, Dominique Simon qui succède à Jean-René Thiault.
La collecte en céréales et oléoprotagineux des 165 adhérents de la coopérative est d’environ 100 000 tonnes par an sur un seul site de réception qui dispose de trois silos pour une capacité de 35 000 tonnes.
L’assemblée générale de la CABB, le mercredi 8 décembre à Provins, a permis de faire le point sur l’exercice 2020-2021 dont le résultat est correct. Concernant l’exercice en cours, la moisson 2021 a été longue et humide. En blé, le taux d’humidité était élevé avec de grosses fluctuations de qualité nécessitant un important travail des différents grains lors de l’assemblage et même un peu de séchage afin de répondre aux exigences de qualité des clients meuniers. Le volume estimé de la collecte est en hausse de 12 000 tonnes (+ 26 %) par rapport à l’année antérieure. Pour le colza, les volumes sont en recul en raison des conditions climatiques. En orge, la récolte est également en retrait, mais la qualité est au rendez-vous.
Quant à l’excellente récolte en maïs, bien que tardive et humide, elle a été handicapée par la pénurie de gaz, la coopérative fonctionnant avec des citernes. Aucun grain n’a été abimé. La coopérative a ouvert en fonction des flux de gaz ce qui a allongé la récolte, surenchérit le coût de la collecte et le prix du séchage. 2 000 tonnes ont été séchées par d’autres coopératives engendrant des surcoûts.
Une première : du sorgho grain
La coopérative de Beton-Bazoches collecte également des pois, féveroles, soja et pour la première fois du sorgho grain. Cette culture présente un intérêt agronomique car elle nécessite peu d’eau tout en se rapprochant du maïs. Elle permet une diversification de l’assolement. Pour cette coopérative, qui ne dispose que d’un site de stockage, les quelques sociétaires convertis au bio sont équipés de stockage à la ferme.
En 2021, aucune tonne de blé n'a été exportée
En aval, « l’objectif de la coopérative est de valoriser la production locale francilienne en filière tracée, explique Stéphanie Bernard. Ainsi, le blé est commercialisé pour 75 % à des meuniers locaux et 25 % à destination des marchés de l’alimentation animale ou de l’éthanol. À une époque, 50 % de la collecte en blé partait à l’export mais nous avons choisi de nous recentrer sur la meunerie dont la demande est en hausse depuis plusieurs années ». « D’ailleurs en 2021 aucune tonne n’a été exportée, renchérit Dominique Simon. Un seul silo permet de réaliser un travail stable avec une régularité du blé livré prêt à la formulation ».
Le colza part à 60 % à l’usine Saipol du Mériot et le reste à un triturateur indépendant en colza tracé pour la filière locale, et le maïs est destiné à des fabricants d’aliments du bétail Français (filière AOP), belges ou hollandais, des pays gros consommateurs.
Côté agriculture de conservation, « si un groupe d’exploitants est motivé dans le secteur, dont moi-même, la question est de savoir comment valoriser ces nouvelles techniques économiquement. Si les rendements sont équivalents à un système traditionnel avec labour cela nécessite plus de cas par cas et cela est plus difficile à mettre en œuvre. Mais cela apporte des solutions face aux aléas climatiques de ces dernières années avec des cultures plus résilientes ».
Coût des intrants : inquiétudes pour la prochaine campagne
D’autre part, concernant les approvisionnements, la difficulté actuelle réside dans la volatilité des prix. Pour le responsable approvisionnements, Sébastien Piaud, « près de 95 % des agriculteurs sont couverts en azote. Pour l’instant tout est livré ou en passe de l’être ». Il faut dire que la coopérative travaille en grande partie avec des engrais produits en France. « Mais nos inquiétudes se portent vers la campagne suivante. La prise de décisions au printemps 2022 risque d’être compliquée alors que le prix de l’azote est passé de 0,7-0,8 euros l’unité à 2,2 ». « Le phosphore et la potasse ont également flambé. Il en est de même sur les fientes et la matière organique en général », ajoute Sébastien Piaud.
Face à l’explosion du prix de l’azote, attention au mauvais calcul ! Réduire la fertilisation azotée pourrait avoir des conséquences négatives sur les rendements et protéines, avec des cours de blé qui se maintiennent. Le coût de production est l’outil à maitriser pour éviter de perdre ses repères dans un contexte économique aussi mouvementé.
Dominique Simon, nouveau directeur à la CABB
