Enseignement
À la Bergerie nationale, « nous avons opéré des changements de fond sur notre manière d'enseigner et d'accompagner nos étudiants »
Valentin Delaporte, directeur adjoint de la Bergerie nationale de Rambouillet (Yvelines) et directeur du pôle formation CEZ-Bergerie nationale, répond à nos questions.
Valentin Delaporte, directeur adjoint de la Bergerie nationale de Rambouillet (Yvelines) et directeur du pôle formation CEZ-Bergerie nationale, répond à nos questions.
Horizons : Pouvez-vous nous faire part des choix pédagogiques que vous avez fait au niveau du pôle Formation ?
Valentin Delaporte : Depuis environ un an, le pôle Formation de la Bergerie nationale a effectué de véritables changements de fond dans sa manière d'enseigner et d'accompagner les étudiants. Nous avons mis en place de nouveaux outils et de nouvelles méthodes de travail afin de nous adapter du mieux possible à notre environnement et aux spécificités de l'agriculture francilienne.
Par quoi se traduisent ces changements ?
Ces modifications concernent surtout les BTSA Acse* et BTSA Productions animales. Tout d'abord, nous avons fait le choix de petits effectifs, ils sont une quinzaine maximum par classe afin que nous puissions les accompagner de façon individuelle et personnalisée.
L'autre idée consiste à ne pas se focaliser sur un type d'agriculture mais bien d'enseigner à nos étudiants toute l'agriculture dans sa pluralité et sa diversité. L'exploitation agricole de la Bergerie nationale est conduite en agriculture biologique mais nous ne souhaitons pas restreindre notre enseignement à ce seul modèle de conduite d'exploitation. Nous prenons le parti d'enseigner différents types d'agricultures, différents modèles économiques, différents modes de commercialisation...
Quel est l'objectif recherché pour vos étudiants ?
Nous souhaitons que nos élèves qui sortent diplômés aient toutes les cartes en main pour faire leur propre choix dans ce monde en constante mutation. Selon leur choix d'installation, il leur faut s'adapter à un contexte environnemental, pédoclimatique, économique, social, écologique... totalement différents. Avoir des connaissances diversifiées est, à notre sens, la clé pour garantir une adaptabilité la plus grande possible.
L'équipe enseignante s'accommode-t-elle facilement de ce changement ?
Notre équipe enseignante est composée de professionnels qui ont travaillé ou qui travaillent encore dans le milieu agricole. Elle représente donc à elle seule cette diversité que nous enseignons. Ce changement de méthode est facile à appréhender pour nos enseignants car ils ont désormais la possibilité de s'exprimer davantage et de livrer leurs propres expériences/connaissances.
Ce changement de méthode a-t-il un impact sur les recherches de stage de vos étudiants et/ou sur vos débouchés à l'emploi ?
Cette ouverture d'horizon permet en effet à nos étudiants de trouver facilement des maîtres d'apprentissage. Nous avons d'ailleurs opéré ces modifications dans ce but précis : raisonner autrement, s'adapter et surtout répondre aux besoins du marché. Dans ma précédente vie professionnelle, je faisais du contrôle vétérinaire et j'ai pu observer de nombreuses fois que les exploitations les plus en difficulté étaient celles qui étaient coincées dans un modèle que l'agriculteur n'avait pas choisi.
Avez-vous la volonté de changer l'image de la Bergerie nationale sur le plan des formations ?
Oui très clairement, ces changements ont été opérés aussi pour cela. Nous souhaitons plus que jamais que notre ouverture d'esprit et notre volonté à promouvoir la diversité des agricultures transpirent dans nos formations. Notre enseignement est basé sur des exemples d'exploitations franciliennes. Nous souhaitons former des jeunes qui soient adaptés aux besoins du marché et à leur territoire.
*Brevet de technicien supérieur agricole Analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole.
Le saviez-vous ?
Cet article fait partie d'un dossier Enseignement