Jacky Lemée ne lâche rien
Jacky Lemée a brillé dans une demi-douzaine de clubs de football de première division (Ligue 1) avant de devenir entraineur, fonction qu’il occupe encore, à 72 ans, au FC Chartres.
Du Stade français au Stade lavallois en passant par le FC Metz, le SCO Angers ou l’Olympique de Marseille, Jacky Lemée a réalisé un parcours exemplaire en tant que footballeur professionnel de 1965 à 1977.
Il a ensuite écrit l’une des plus belles pages de sa carrière comme entraineur-joueur de l’US Orléans (1977-1988), club qu’il a contribué à remonter en deuxième division (Ligue 2) et avec lequel il a atteint la finale de la coupe de France en 1980...
Il raccroche les crampons en 1986 pour entrainer ensuite une dizaine de clubs jusqu’en 2006.
Mais, fidèle à sa réputation, le bonhomme ne lâche rien et a repris du service en 2014 au FC Chartres... « Je suis 100 % chartrain », souligne Jacky Lemée, « et fier de l’être ! Je suis revenu dans le club de mon enfance ».
Il raconte : « J’ai perdu ma mère à quatre ans et mon père m’a placé à l’orphelinat. Je ne sortais que le week-end pour aller le voir jouer — il était footballeur au Vélo sport chartrain — et l’été, pour récolter les haricots ou faire la moisson avec mon grand-père, ouvrier agricole. J’aimais bien ça, l’agriculture c’est toute mon enfance ».
À douze ans son père le sort de l’orphelinat, il intègre son club où il se fait remarquer par ses qualités, balle au pied, et très vite se dessine pour lui une carrière professionnelle.
Il jouera 575 matchs pros et sera sélectionné en équipe de France militaire, espoir et B...
Aujourd’hui, il a donc repris les rênes de l’équipe première du FC Chartres qui évolue en National 2.
« Au départ, je suis venu comme observateur pendant six mois et quand il fallu prendre des responsabilités... le cœur a parlé. Nous avons failli monter la première année et la deuxième, nous gagnons le championnat avec dix points d’avance », relate-t-il et précise : « Je suis venu pour faire monter le club le plus haut possible. J’ai 72 ans mais j’ai toujours la même envie qu’à trente ans ! À partir du moment où quelqu’un croit en moi, je suis partant... Ma vie est une vie de rêve depuis que je suis sorti de l’orphelinat. Gagner sa vie en faisant ce qu’on aime le plus, on ne peux pas rêver mieux ».