À Itteville, Thierry Desforges se lance dans la production de sapins de Noël
À Itteville (Essonne), Thierry Desforges se lance dans une nouvelle diversification : la production de sapins de Noël. Les premiers pieds ont été plantés la semaine dernière.
Épicea et nordmanns font désormais partie du paysage agricole essonnien. À Itteville, Thierry Desforges se lance en effet dans la production de sapins de Noël.
Tout est parti d’une expérience professionnelle en Champagne où le jeune agriculteur a travaillé dans les vignes, bien avant son installation. « Dans cette exploitation, il y avait une production de sapins de Noël, je suis rentré à la maison avec quelques pieds et je les ai plantés dans le fond du jardin de mes parents ; ils font aujourd’hui huit mètres », sourit-il.
Durant plusieurs années, Thierry Desforges garde en tête cette production comme une possible diversification et c’est cette année qu’il a décidé de se lancer.
« Le contexte agricole est difficile et l’avenir est ici particulièrement incertain. En cas d’obligation de création des zones de non-traitement de cinq ou dix mètres par exemple, c’est plus de la moitié de mes parcelles qui devriendrait incultivable », craint le jeune agriculteur qui cherche judicieusement à diversifier ses activités et ses sources de revenus (Il y a quelque temps, il a d’ailleurs créé avec des voisins agriculteurs un regroupement de producteurs de quinoa et lentilles sous le nom d’Emile et une graine, NDLR).
« Je cherchais une idée de production pour mes plus mauvaises terres, poursuit Thierry Desforges au volant de son tracteur. Ici, celle-ci n’a pas été cultivée depuis 1992 ! Ce n’est que du sable. J’ai d’abord envisagé de faire des carottes ou des asperges mais je n’ai pas l’irrigation et cela s’est avéré trop compliqué de l’installer à cause d’une zone de captage. C’est à ce moment que j’ai repensé aux sapins ».
Pour cette première année, l’agriculteur essonnien vient de planter près de cinq mille pieds de sapin. « Environ 500 épicéas et le reste en nordmanns, c’est le plus recherché », souligne celui qui profite du profil particulier de sa parcelle pour la passer en bio. « Le sapin bio me permettra de valoriser davantage ma production, que j’écoulerai au maximum en vente directe. »
Après un léger travail du sol où se trouvait un couvert, les sapins ont été plantés en rangs à l’aide d’une machine spéciale, prêtée par une exploitation voisine.
« J’ai profité des vacances scolaires de la Toussaint pour embaucher de la main-d’œuvre car il y a beaucoup de manutention. Ensuite, je pourrai gérer la production seul. Il y aura essentiellement du travail de désherbage et de taille. Les premiers sapins seront prêts à la vente d’ici quatre ou cinq ans. »
Pour les écouler, Thierry Desforges envisage plusieurs solutions : la création d’une boutique saisonnière au sein de sa ferme, la possibilité pour les clients de venir directement sur la parcelle choisir leur sapin sur pied ou encore un système de parrainage d’un sapin qui pourrait prendre effet d’ici quelques mois et ainsi lui apporter dès à présent un peu de trésorerie.
Marine Guillaume