Aller au contenu principal

Intérêts et écueils de l’agriculture de conservation des sols

Près d’une centaine de personnes a assisté à la journée dédiée à l’agriculture de conservation des sols, le 19 juin à Saint-Léger (Yvelines).

S’affranchir du labour, développer l’activité biologique des sols, mettre en place des couverts imposants... autant de notions qui composent le quotidien des agriculteurs qui pratiquent l’agriculture de conservation des sols.

Une méthode à laquelle s’intéresse la chambre d’Agriculture de l’Ile-de-France. Celle-ci a organisé une journée sur ce thème, vendredi 19 juin à Saint-Léger-en-Yvelines.

Près d’une centaine de personnes était présente pour écouter le témoignage de Frédéric Thomas. Agriculteur en Loir-et-Cher, il pratique l’agriculture de conservation depuis plus de quinze ans. « J’ai fait des études agricoles puis je suis parti voir ce qui se faisait ailleurs, aux États-Unis et en Australie », raconte Frédéric Thomas : « Lorsque je suis revenu en France pour succéder à mon père, j’ai trouvé des terres médiocres et il me semblait que le non labour pouvait être une solution. »

Le Loir-et-chérien s’essaie d’abord sur une parcelle, celle du Près-des-fontaines, à partir de 1998. « J’ai vu les premiers essais positifs en 2002 », précise t-il. À ce stade, il convertit progressivement la totalité de son exploitation, créé sa propre plate-forme de compost et enchaine les essais de couverts et de semis direct à la recherche des meilleures combinaisons.

« L’idée maîtresse de l’agriculture de conservation doit être celle du respect des sols. Ils ne peuvent pas tout supporter », insiste à plusieurs reprises Frédéric Thomas : « Et le changement ne peut pas s’opérer d’une année sur l’autre. Certains se mettent par exemple au semis direct et cela ne fonctionne pas la première année, tout simplement parce que la terre n’est pas prête. Il faut des années pour développer l’activité biologique des sols, préserver la matière organique... »

Ainsi, toute la matinée, l’agriculteur a dévoilé les secrets de sa réussite : les alliances de semences de couverts qu’il utilise pour produire de la biomasse (tournesol, lin, phacélie...), ses semis, ses rotations, ses analyses de structure de sol... et la gestion de l’eau de ses terres, bien meilleures que celles de ses voisins.

À travers d’innombrables photos prises sur son exploitation et partout en France où il est intervenu pour apporter des conseils, Frédéric Thomas a apporté un éclairage précieux aux agriculteurs franciliens qui s’interrogent sur cette technique et envisagent de l’adopter.

La journée s’est poursuivie l’après-midi par la tenue d’une commission Environnement, présidée par Luc Janottin. Celle-ci avait pour objectif de réfléchir à l’impact de l’agriculture de conservation sur l’environnement et en particulier sur la qualité de l’eau. Frédéric Thomas et Jérôme Labreuche, un technicien d’Arvalis, sont intervenus pour apporter des éléments de réponse, notamment sur les risques — moindres ou accrus — de transfert de nitrates ou de produits phytosanitaires vers les eaux souterraines et les eaux superficielles dans les systèmes de conservation des sols aboutis et techniquement maîtrisés.

Des questions très pointues ont été abordées telles que « le couvert d’intercultures réduit-il les risques ? » ou « l’agriculture de conservation conduit-elle à mettre moins d’intrants ? »

Les agriculteurs membres du groupe Casdar agriculture de conservation étaient conviés à cette réunion de travail, certains d’entre eux étant concernés par des aires d’alimentation de captage. Les échanges ont été particulièrement riches et le bureau Agro-environnement de la chambre d’Agriculture va poursuivre la réflexion et les actions autour de l’agriculture de conservation.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

De gauche à droite, Éric Thirouin, président de l'AGPB, François Jacques, secrétaire général d'Arvalis, Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France, Mélanie Franche, ingénieure chez Arvalis et animatrice de la filière Orges brassicoles, Philippe Dubief, président de la filière orges brassicoles pour Arvalis et l'AGPB, Jérôme Fabre, directeur de la région Est d'Arvalis, Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France ...
La filière brassicole unie pour relever les défis
Renforcer la compétitivité de chaque maillon de la chaîne et anticiper les évolutions des marchés, telles étaient les priorités…
Olivier Hardouin (à g.) et François-Xavier Rone.
Olivier Hardouin, nouveau président de la FNSEA 41
La FNSEA 41 a tenu un conseil d’administration électif lundi 31 mars. Olivier Hardouin a été élu nouveau président du…
À Leudeville (Essonne), mardi 18 mars. Pour revenir sur la Ferme de Bressonvilliers, les gens du voyage ont détruit le portail qu'avait installé Tanguy Schintgen.
Les difficultés se succèdent à la Ferme de Bressonvilliers
Malgré de nombreuses péripéties, le projet de la Ferme de Bressonvilliers à Leudeville (Essonne) avance petit à petit. Les deux…
Lundi 31 mars, entre Itteville et Cerny (Essonne). Une dizaine d'agriculteurs se sont donné rendez-vous pour faire part de leur mécontentement.
Les agriculteurs se mobilisent à cause des routes trop étroites
Les agriculteurs de l'Essonne ont organisé une manifestation lundi 31 mars à l'aube. L'objectif était de démontrer la…
Le 6 avril, à Sours. Les chalands se sont déplacés en nombre à la brasserie de Chandres à l'occasion de son vingtième anniversaire, fêté sous un soleil radieux.
6 000 visiteurs pour les 20 ans de la Brasserie de Chandres
La Brasserie de Chandres, à Sours (Eure-et-Loir), a fêté ses 20 premiers printemps les samedi 5 et dimanche 6 avril autour…
Samedi 12 avril, à Louvres (Val-d'Oise). Plusieurs quads ont circulé sur une parcelle de betteraves semées moins de trois semaines avant.
Le Val-d'Oise œuvre face à la délinquance routière dans les parcelles agricoles
Avec le retour du beau temps, les agriculteurs doivent faire face aux nombreux passages non autorisés de véhicules, notamment des…
Publicité