Il nourrit ses porcs aux invendus de supermarché
Dans les Yvelines, Jean-Baptiste Galloo élève des porcs de façon originale. Il les nourrit chaque jour avec les invendus d’un supermarché local.
Ces cochons-là mangent chaque jour des fraises, des melons, des bananes, des choux, des carottes et même des fromages blancs et du pain.
A la ferme des Quatre étoiles, à Auffargis (Yvelines), Jean-Baptiste Galloo élève ses porcs d’une manière originale : il les nourrit avec les invendus de supermarché.
« A l’origine, ma ferme était davantage orientée en production laitière mais avec la crise du lait, mon exploitation et surtout le maintien de l’emploi de mon salarié étaient menacés », explique d’abord l’éleveur : « Il a fallu que je trouve d’autres sources de revenus. »
Il décide alors d’augmenter son élevage porcin. D’une trentaine par an, il est passé à environ cent quarante avec une idée originale en tête.
« Je connaissais le directeur d’un grand supermarché situé à trois kilomètres de la ferme et je savais qu’il y avait de nombreux invendus alimentaires dans les poubelles chaque jour. Je lui ai proposé de les récupérer. Après tout, les cochons sont omnivores et ils sont les épurateurs des fermes depuis la nuit des temps. »
Un partenariat se met alors en place entre les deux hommes. Le supermarché achète deux remorques et y dépose, tous les jours, les invendus de ses rayons de fruits et légumes, laitiers et de la boulangerie.
« Nous les récupérons et nous les trions à la ferme avant de les donner à manger aux cochons. Je les engraisse ainsi jusqu’à neuf mois puis ils partent à l’abattoir et sont vendus soit en vente directe à la ferme, soit dans le rayon boucherie de ce même supermarché. La boucle est bouclée », sourit Jean-Baptiste Galloo.
Chaque semaine, Jean-Baptiste Galloo collecte trois tonnes de ces invendus pour nourrir ses bêtes.
Un chiffre auquel il ne s’attendait pas. « Cela a permis au supermarché de réduire ses déchets de 70 %. Imaginez la ressource disponible dans tous les supermarchés ! »
Et à ceux qui accuseraient l’éleveur de prendre la nourriture qui pourrait servir aux associations caritatives, il répond : « Le pain que je récupère est rassi, il ne convient plus pour l’alimentation humaine et le reste, ce sont des produits frais que les associations ne prennent pas à cause de la chaîne du froid. »
Chaque jour durant près de deux heures, Jean-Baptiste Galloo s’attelle donc à déballer les produits dont la traçabilité est assurée par le supermarché, ôter les étiquettes, élastiques et autres indésirables.
« L’économie réalisée sur l’alimentation permet de payer la main d’œuvre supplémentaire nécessaire à ce travail minutieux », explique l’éleveur : « Pour moi, c’est un choix personnel, social, politique et environnemental. »
Et il compte aller plus loin. Dès le printemps prochain, il se tient prêt à recevoir des élèves de tous âges pour une visite de la ferme et les sensibiliser au gaspillage alimentaire ainsi qu’aux productions locales.