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Certification
HVE Beauce-Val de Loire dans le doute aujourd'hui

L'association HVE Beauce-Val de Loire a organisé le 22 novembre à Ardon (Loiret), une réunion pour faire le point, quatre ans après son lancement.

Mercredi 22 novembre, à Ardon (Loiret). L'association HVE Beauce-Val de Loire a organisé une réunion de bilan avec ses partenaires.
Mercredi 22 novembre, à Ardon (Loiret). L'association HVE Beauce-Val de Loire a organisé une réunion de bilan avec ses partenaires.
© H.C. - Horizons

Quatre ans après son lancement, l'association HVE Beauce-Val de Loire, présidée par Jean-Luc Parou, a organisé, mercredi 22 novembre à Ardon (Loiret), un déjeuner pour dresser un premier bilan de son action. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ça ne va pas très fort…

Coup de massue

« Quand on a vu la HVE arriver, ça a été le bonheur, a témoigné Alain Sagot, exploitant à Rouvres-Saint-Jean (Loiret) et vice-président de la coopérative Beauce Champagne oignons. Nous avions connu des certifications de filières, mais la HVE, on s'est dit que c'était pour nous. Cependant l'enthousiasme du départ est retombé. Il y a eu de l'espoir au départ, mais là c'est le coup de massue ».

Ce qu'évoque l'agriculteur loirétain, c'est d'une part le fait que nombre d'acheteurs (coopératives, industriels, GMS) n'offrent plus, ou moins, de primes aux producteurs et que la dernière et quatrième mouture de la certification a encore durci les critères, ce qui accroît le risque pris par les exploitants engagés dans la démarche.

« Quand c'est arrivé, nous avons regardé le cahier des charges, se souvient Xavier Popot, exploitant à Sancheville pour la Ferme des Arches. Premièrement, c'était une démarche globale et deuxièmement, il n'y avait pas d'interdit. Donc nous pouvions conserver notre formidable boîte à outils. Ces deux critères, je trouvais ça génial. Sur nos exploitations, des contraintes devenaient des points pour notre certification. Aujourd'hui, nous sommes particulièrement inquiets par l'arrivée de la version 4 qui durcit le seuil d'IFT* alors que les produits qui restent sont moins efficaces. Le seuil d'azote est très bas, nous n'avons plus de marge, ce qui peut entraîner une baisse de qualité. Tout cela est inquiétant ».

Une représentante de Tereos a expliqué pour sa part que le sucrier avait été le premier à se lancer dans la HVE et à proposer du sucre dans un packaging siglé, mais qu'aujourd'hui, avec l'inflation, les clients se dirigeaient vers des marques de distributeurs, d'où un déclin des ventes. Cependant, Tereos continue de valoriser les betteraves produites en HVE avec une prime d'1,25 euro par tonne…

Trouver des arguments

Pierre Toussaint, pour la coopérative Axéréal, a tenu un discours similaire : « Pour nous, la stratégie est d'aller chercher de la valeur par les filières et des cahiers des charges spécifiques. La HVE avait pour intérêt de certifier toute l'exploitation. Malheureusement, nous n'avions pas de clients. Nous y avons cru, c'était vertueux pour l'agriculteur mais pour l'industriel, c'est différent. C'est sur les aspects commerciaux que nous avons pêché le plus. Il aurait fallu trouver des arguments ».

« Pour les acheteurs il n'y a qu'une chose qui compte en ce moment : le prix, le prix, le prix, pointe à son tour Jérôme Goulet, d'Axiane Meunerie. Et ils ne connaissent que deux labels, le bio et le Label rouge. Cependant, si le contexte pèse sur le développement de la filière, il ne faut pas lâcher le morceau ».

« HVE est un bébé »

La présidente opérationnelle de l'association nationale HVE, Sylvie Robert, a tenu à rassurer tout le monde : « La HVE est un bébé maintenant il faut apprendre à marcher. Ce que vous vivez en ce moment est vrai pour toutes les filières, tous les labels, y compris le bio et le Label rouge. Je retiens le positif, nous avons progressé, il y a du collectif et je crois en cette force. L'association entre dans une nouvelle dynamique. Gardez la motivation d'origine », a-t-elle conclu.


*Indice de fréquence de traitement.

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