Gérard Tendron : « Faire fructifier ses connaissances et participer au débat »
La forêt et l’eau ont été les lignes directrices de la carrière professionnelle de Gérard Tendron. Ingénieur agronome et général des eaux et forêt, il a travaillé de longues années à l’Office national des forêts (ONF) dont huit ans pour les forêts seine-et-marnaises parmi lesquelles la forêt labellisée d’exception de Fontainebleau.
À cette époque, il s’installe dans la cité bellifontaine et ne la quittera plus. D’ailleurs, il préside la Société des amis et mécènes du château.
Après une première incursion au sein d’un ministère en tant que conseiller sur des thématiques ayant trait à la nature, Gérard Tendron est nommé directeur du Conseil national de la pêche puis il prend la direction de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) où il a dirigé 1 700 personnes durant quatre ans. « Après le milieu aquatique, je gérais le milieu terrestre et plus particulièrement sa faune », aime-t-il à souligner.
Il a terminé sa carrière professionnelle en tant que président d’une section du conseil général de l’agriculture, de l’alimentation sur la nature et la forêt puis l’eau et les milieux aquatiques. Ces sections ont pour objectif de conseiller le ministre dans des domaines précis.
Aujourd’hui retraité, l’homme en impose, mais se révèle très avenant et un grand communicant ayant envie de partager ses connaissances. « Quand on a acquis des compétences et expériences, on veut les faire fructifier et participer aux débats », note Gérard Tendron, qui est élu depuis 2007 à l’Académie de l’agriculture de France, une société savante fondée en 1761 par Louis XV où il a pris en charge très rapidement la section forêt.
Il succède ainsi à des grands hommes comme les Vilmorin, Parmentier, Jussieu… et s’est fait élire parmi de nombreux candidats (vingt postes par an pour deux cents candidats environ). Et en 2012, il devient secrétaire perpétuel, mandat qu’il exerce depuis le 1er janvier 2015 aux côtés d’une présidente, la seconde depuis la création de l’Académie.
L’homme est ouvert à de nombreux sujets et souhaite développer la transversalité des réflexions et rajeunir les membres de l’Académie tout en les féminisant.
Intarissable sur le travail mené par les sections et l’Académie dans son ensemble, il évoque avec passion le programme de travail de l’année dont une des thématique principale est l’acceptabilité des progrès scientifiques. « Aujourd’hui, ils sont considérés comme dangereux. Pourtant sans progrès, il est rare qu’on fasse du développement économique », explique Gérard Tendron qui insiste sur l’éclairage le plus objectif possible de l’Académie.