Gaëtan Lucas, céréalier à Morée
Installé à Morée (Loir-et-Cher), Gaëtan Lucas a repris l’exploitation céréalière familiale en 2017 après un parcours de salarié. En trois ans, il a fait évoluer la structure.
Installé à Morée (Loir-et-Cher), Gaëtan Lucas a repris l’exploitation céréalière familiale en 2017 après un parcours de salarié. En trois ans, il a fait évoluer la structure.
Âgé de 35 ans, Gaëtan Lucas gère l’EARL Fosse-Fée, à Morée, depuis 2017. La SAU de l’exploitation est de 127 ha, dont 121 ha de cultures : blé tendre, blé dur, orge d’hiver, orge de printemps, seigle, colza et tournesol. S’y ajoutent 6 ha de jachère.
Après avoir obtenu un BTS Analyse et conduite de système d’exploitation (Acse) en 2006 au lycée agricole du Chesnoy à Amilly (Loiret), l\'agriculteur a travaillé pendant sept ans pour Axéréal en qualité de magasinier puis de responsable de site à Janville (Eure-et-Loir), Auneau-Bleury-Saint-Symphorien (Eure-et-Loir) et Thivars (Eure-et-Loir). « J’ai appris la gestion des stocks et la commercialisation des céréales » déclare l’intéressé.
Ensuite, l’homme est arrivé sur une exploitation à La Colombe, commune déléguée de Beauce-la-Romaine.
« Je souhaitais passer à autre chose et découvrir une ferme avant de m’installer, dit-il. La structure était diversifiée : contrats de semences (haricots, seigle et radis), pommes de terre et irrigation (180 ha sur 230 ha, NDLR). J’ai appris l’autonomie. L’exploitant stockait sa production et vendait en direct à des courtiers ou des collecteurs. »
En 2017, Gaëtan Lucas a repris l’exploitation familiale à Morée. « Le matériel était récent » indique notre interlocuteur. En revanche, la structure était en cours d’évolution avec des échanges amiables de parcelles. Ainsi, 90 ha se trouvent autour de la ferme. Le reste, composé d’îlots, est situé dans un rayon de 4 km. Les démarches ont duré trois ans.
Ayant hérité d’un schéma blé, orge et colza, l’agriculteur a élargi le spectre. « Je voulais me diversifier et générer de la valeur ajoutée » dit-il.
C’est le cas du blé tendre Label rouge en contrat avec Axéréal (10 ha sur un total de 30 ha, NDLR). Le cahier des charges impose un stockage sans insecticide. Disposant d’une capacité de 4 500 quintaux, le professionnel stocke toute sa production sauf l’orge d’hiver et le tournesol. « Je valorise mon stockage pour vendre à des négociants » explique-t-il.
Il a également un contrat pour le blé dur en conservation contrôlée (10 ha, soit la totalité de la surface dédiée, NDLR). « La production est valorisée et le groupe coopératif dispose de débouchés » commente le céréalier. Ses différentes interventions (phytosanitaires et engrais, etc.) sont inscrites sur un registre parcellaire.
En blé tendre, Gaëtan Lucas laboure si les conditions le permettent. Il tient également compte de la propreté des parcelles.
Le professionnel sème entre le 10 et le 30 octobre. « Sur fond argileux, les sols ne portent pas très bien dès que c’est humide » dit-il. Le céréalier désherbe chimiquement. La première intervention a lieu après les semis, suivie, si nécessaire, d’un rattrapage au printemps. Les traitements contre les maladies fongiques ont également lieu à la même période.
Cette année, l’agriculteur de Morée a semé son colza sans labourer. « Cela oblige à être vigilant à l’enherbement, explique Gaëtan Lucas. Je constate une résistance au ray-grass. Certaines parcelles sont assez sales. D’où l’intérêt de diversifier l’assolement. »
Depuis deux ans, le céréalier beauceron produit du seigle (11 ha en 2020, NDLR). Il perçoit une prime en l’absence de mélange avec le blé. En 2019, celui-ci a touché la moitié de cette gratification. Cette année, il espère avoir la totalité. « Le seigle évite de faire du blé sur blé et couvre le sol, ce qui étouffe l’herbe » indique le professionnel.
D\'ajouter : « Je vis de mon métier mais il ne faudrait pas que les mauvaises années se multiplient. »
En parallèle, notre interlocuteur est enquêteur pour la Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (Draaf). Le prestataire travaille téléphoniquement ou se rend sur le terrain afin de recueillir des informations relatives aux rendements ou à l’occupation des sols (artificialisation, etc.). Cette activité représente environ 10 % de ses revenus.