Fonds européens : la région Ile-de-France prend la main
La région Ile-de-France a organisé une journée de lancement de la programmation 2014-2020 des fonds européens. Un volet était consacré à l’agriculture et au développement durable.
Entre 2014 et 2020, il est prévu que la région Ile-de-France bénéficie d’environ 915 millions d’euros de fonds européens, à la fois pour soutenir des projets en faveur de l’innovation, de la transition écologique et énergétique, de l’emploi, de la cohésion sociale mais aussi du développement des territoires ruraux et donc de l’agriculture.
Pour la première fois, le conseil régional d’Ile-de-France est autorité de gestion sur ces fonds, en partenariat avec l’État et, jeudi 15 octobre, une journée de lancement de cette programmation 2014-2020 était organisée à Paris.
L’objectif : présenter les enjeux et les priorités retenus. Outre les échanges sur le développement des zones urbaines, l’éducation et la formation, une partie des travaux a été consacrée au Fonds européen pour le développement agricole et rural (Feader).
À la table des invités notamment, la directrice régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt, Marion Zalay, le président du Parc naturel régional du Gâtinais français, Jean-Jacques Boussaingault, ainsi que l’agriculteur essonnien, président de Chanvre avenir, Nicolas Dufour. Tous les trois ont présenté les enjeux pour les territoires ruraux et l’agriculture.
« Nous avons déjà bénéficié de ces fonds au cours du programme 2007-2013 dans le cadre de Leader », a d’abord expliqué Jean-Jacques Boussaingault : « Cent trente projets ont pu voir le jour dont la création d’une filière bois énergie et la diversification des grandes cultures du département avec l’émergence du chanvre et la promotion des agromatériaux auprès des artisans du bâtiment. »
L’élu a également insisté sur la pertinence de la gestion de ces fonds par des entités locales : « Dans le cadre de Leader, le Groupement d’action locale (Gal) nous a permis d’avancer très vite car les élus ont la connaissance du territoire, de ses besoins et assurent un parfait relais avec les différents acteurs. »
Un point de vue confirmé et partagé par Nicolas Dufour, à l’origine de la filière chanvre : « Le Gal a facilité la mise en relation des acteurs, notamment en bout de filière avec la chambre de l’Artisanat pour la formation des ouvriers du bâtiment aux constructions chanvre. Cela va se poursuivre grâce à la nouvelle programmation. Nous pourrons également envisager d’obtenir un appui s’agissant d’un problème qui reste à résoudre dans notre filière : celui du stockage des pailles. »
Outre ces exemples d’action sur le territoire, Marion Zalay s’est voulue rassurante s’agissant de la « nouveauté » de cette programmation.
« L’État et la région sont copilotes pour la première fois. Cela ne change pas grand-chose : le passage de témoin se passe bien car nous avons de toute façon l’habitude de travailler ensemble » assuré la directrice.
Elle a poursuivi : « Nous avons des objectifs communs, celui d’une agriculture vivante, productive et diversifiée. Nous avons aussi besoin de jeunes qui s’installent. L’agriculture d’Ile-de-France a les mêmes besoins que toutes les autres agricultures de France auxquelles s’additionnent les exigences de douze millions d’habitants. Cela suscite des conflits dûs à la rareté des ressources dont l’eau, les forêts et, plus globalement, le foncier. En ce sens, la décentralisation est une très bonne chose car les territoires eux-mêmes sont les mieux placés pour connaître leurs besoins et générér des projets utiles pour leur avenir. »
Au global, l’enveloppe Feader en Ile-de-France représente 57,6 millions d’euros. Environ quinzemillions sont affectés aux mesures agroenvironnementales et climatiques (dont six pour le bio), douze millions à des investissements physiques de modernisation et d’accompagnement des projets d’exploitation ou encore 6,4 millions aux soutiens à l’installation des jeunes et 6,2 millions au programme Leader.
Marine Guillaume