FNSEA : un congrès offensif !
Retour sur le congrès 2018 de la FNSEA, qui grâce à ses débats riches et dynamiques, a permis de montrer toute la force du réseau FNSEA et de ses filières.
Dans un contexte économique délicat, le congrès de la Fnsea s’est installé à Tours du 27 au 29 mars pour trois jours consacrés au mouvement et à la culture de la gagne. Toutes les régions et les productions étaient ainsi réunies pour défendre un syndicalisme de projets et de solutions. Une délégation de la FDSEA du Loiret était bien évidemment présente pour porter les problématiques de l’agriculture loirétaine.
Plusieurs interventions et tables rondes ont permis d’échanger sur la construction des prix et la juste rémunération des producteurs, les démarches de développement durable tout en assurant un niveau de productivité, le numérique, la prise de parole, la simplification des normes, l’investissement, la fiscalité, etc.
L’Agriculture est en mouvement perpétuel. Le monde aussi bouge et les agriculteurs sont décidément dans le mouvement. Notre combat légitime sur le prix, notre volonté farouche d’ouvrir les perspectives en proposant des solutions pour retrouver l’envie de se projeter ont été mis en lumière lors d’une riche séance de travail, tout comme s’en est félicitée Christiane Lambert « Le monde bouge et nous bougeons :
il n’y a qu’à regarder notre contrat de solutions ! Nous sommes prêts à accélérer mais il faut nous laisser du temps et des moyens !!! Ne confondons pas vitesse et précipitation ! »
La gagne, cela se cultive.
Pour gagner les combats syndicaux et afficher la fierté d’exercer le métier d’agriculteur, il faut s’organiser, définir une stratégie, établir une communication adaptée aux médias et aux nouveaux usages. Le rapport moral des Secrétaires Généraux a porté cette ambition pour une Agriculture de la gagne. Pour illustrer ces valeurs, Marc Lièvremont, ancien joueur et sélectionneur de l’équipe de rugby France, est venu parler devant le congrès des valeurs communes entre rugby et Agriculture: passion, exemplarité et résistance à l’adversité ! « Le rugby ce sportoù on se fout sur la gueule pendant le match et où on s’embrasse ensuite ! C’est ça au ssi Le respect ! » a-t-il expliqué !
L’occasion également pour notre région de porter nos doléances, à travers le discours de Dominique Malagu, nouveau président de la FRSEA Centre Val de Loire. « Rappelez-vous la dernière fois que tout le réseau s’est déplacé dans notre région ! C’était pour le meeting de Lamotte Beuvron, le 1er septembre 2016 ! L’objectif de ce meeting ? Impulser un rebond suite à cette année si catastrophique de 2016. Mais malheureusement, malgré nos efforts, la crise dure, chez nous, depuis maintenant 5 ans», introduit-il, s’inquiétant du grand nombre d’agriculteurs ayant baissé les bras et du nombre grandissant de cessations d’exploitations.
« Vivre sans revenu n’est possible pour personne ! Alors, oui, syndicalement, malgré cette réalité sur nos territoires, nous ne baissons pas les bras et nous voulons « bouger », proclame-t-il. Le Projet de réorganisation en groupe « FNSEA Centre Val de Loire » de l’ensemble des
FD/UD/FRSEA de la région en est un exemple. Faire reconnaitre auprès des pouvoirs publics et des élus la situation de crise et de désarroi dans laquelle se trouvent les exploitants de notre région voici ainsi la demande portée par nos élus à l’occasion du congrès. Cela doit passer par des positions fortes qui éviteront d’aggraver cette situation : arrêter l’hémorragie des aides PAC, permettre le stockage de l’eau, mettre en place de nouvelles formes de portage du foncier, avoir de vraies mesures compensatoires pour nos zones sortantes des ZDS, lever les freins au développement de nouvelles filières, saisir les opportunités liées aux énergies renouvelables, aux nouvelles attentes sociétales, etc.
Un congrès qui aura donc permis de refléter la crise économique et morale des agriculteurs, mais surtout, de mettre en avant qu’une dynamique de mouvement et de projets est engagée et qu’elle peut conduire l’Agriculture sur la voie du rebond.
« Les agriculteurs ont envie de faire bouger les lignes. Ils sont prêts à bouger eux-mêmes. Ils attendent des prix, des perspectives et des projets. Nous sommes en mouvement, soyons nous-mêmes dans notre diversité pour la réussite de la Ferme France ! Voilà le message que je souhaite envoyer à tous, nous sommes l’Agriculture de et des solutions !»,
conclue Christiane Lambert.