Élections départementales : six partis présentent leur programme agricole
Premières du nom, les élections départementales sont un scrutin local qui vise à élire des représentants au niveau cantonal. À cette occasion, les organisations professionnelles agricoles (OPA) seine-et-marnaises* ont sollicité les partis politiques sur leur vision et leurs souhaits pour l’agriculture départementale le jeudi 5 mars au Mée-sur-Seine.
Six partis politiques (FN, PS, UMP, UDI, MoDem et Europe écologie-Les verts) ont répondu favorablement, le front de gauche étant le seul à avoir décliné l’invitation. L’ensemble des candidats présents — un ou deux par mouvement — a loué cette initiative. Il s’agit d’une première au niveau départemental, qui se voulait un véritable exercice démocratique.
En préambule, le président de la FDSEA 77, Arnaud Rousseau, a présenté la plate-forme commune rédigée par les OPA. Elle vise à porter la voix des entreprises et des entrepreneurs, mieux faire comprendre les problématiques spécifiques à l’agriculture et ses filières, désserrer l’étau réglementaire et restaurer la confiance, s’inscrire dans une croissance durable et renforcer les liens avec les citoyens.
Et de souligner : « Il s’agit, pour les OPA, d’afficher une ambition et une vision d’une agriculture seine-et-marnaise compétitive et responsable dans le cadre des élections départementales. »
Chaque parti disposait de vingt minutes pour présenter l’ambition de son mouvement afin d’assurer le développement de l’agriculture départementale. Le mot de la fin est revenu au président de la chambre d’Agriculture, Thierry Bontour, pour qui « l’agriculture est une chance pour le département. Elle est génératrice de croissance économique. »
*Syndicalisme (FDSEA 77, JA 77, Usbif), chambre d’Agriculture, coopératives (Acolyance, 110 Bourgogne, Cabb, coopérative agricole de Puiseaux, FRCA Ile-de-France, Terres bocage gâtinais, Valfrance, Vivescia), Groupama, Crédit agricole, MSA, centres de gestion (AS 77 et CERFrance nord-est/Ile-de-France), Maison de l’élevage d’Ile-de-France et Safer d’Ile-de-France.
Ils ont dit…
Les candidats des six partis politiques ont exprimé leur vision de l’agriculture départementale et les points clés de leur programme :
- Front national (Renaud Persson, secrétaire départemental, et Danis Pingal ) : « Les agriculteurs ne veulent pas vivre de subventions mais du fruit de leur travail. » Sur le programme national : « Le FN propose une politique agricole française en vue de stabiliser les prix. Le patriotisme agricole sera la règle. »
- Parti socialiste (Léo Aïello, vice-président du conseil général) : axant sa présentation sur le bilan de la majorité sortante, il a insisté sur « la politique du zéro phyto, une des fiertés du département ». Il s’est également attardé sur la préservation du foncier, le soutien aux filières courtes et la qualité de l’eau avec, dans le viseur, un troisième plan départemental de l’eau.
- UMP-UDI (Jean-Jacques Barbaux, conseiller général sortant et président de l’Union des maires, et Franck Vernin) : « Suite au redécoupage des cantons, la partie rurale sera moins représentée. Nous nous engageons à restaurer une vice-présidence à l’agriculture car vous êtes des acteurs majeurs du territoire. » Autres sujets évoqués : la simplification des politiques environnementales — dont celle de l’eau —, les filières courtes …
- MoDem (Claude Louis, vice-président de la section Seine-et-Marne, et Benoit Monvoisin) : N’ayant ni élu, ni adhérent agriculteur, ils ont orienté leur discours sur des expériences concrètes qu’ils approuvent comme le périmètre de protection des espaces agricoles et naturels périurbains créé au sein de l’intercommunauté de Marne-et-Gondoire, et une expérience menée au sein d’un collège avec des produits locaux.
- EELV (Bénédicte Monville De Cecco, élue à Melun et conseillère communautaire) : « Nous, Les verts, sommes le parti qui parle le plus de l’agriculture… Certes nous défendons une certaine agriculture », a souligné la candidate avant d’évoquer différents sujets comme le zéro phyto, la création de petites unités de photovoltaïque, les filières de transformation.