Élections départementales : le mode de scrutin a changé
En mars, les élections départementales se dérouleront selon un tout nouveau mode de scrutin. Décryptage.
Les 22 et 29 mars prochains, les Français seront tous appelés aux urnes pour les élections départementales. Anciennement appelées élections cantonales, elles permettent de désigner, dans chaque canton, les membres du conseil départemental (ex-conseil général). Depuis 2013, la carte des cantons français a été entièrement bouleversée. Ceux-ci sont passés de 4 055 à 2 074 et le mode d’élection des conseilleurs départementaux a également changé. Ainsi, au mois de mars, deux conseillers départementaux seront élus dans chaque canton au scrutin binominal à deux tours. Autrement dit, il faudra voter pour un binôme de candidats et celui-ci sera obligatoirement composé d’une femme et d’un homme. Cette disposition viste à réaliser l’objectif de parité en politique fixé par la loi du 31 janvier 2007.
Pour être élu au premier tour, un binôme devra recueillir à la fois la majorité absolue, plus de la moitié des suffrages exprimés (50 % des suffrages exprimés plus une voix) et le quart des électeurs inscrits. Si aucun des binômes ne l’emporte au premier tour, un second tour sera organisé et il faudra alors que le binôme recueille au moins 12,5 % des voix ou, au minimum, la majorité relative. Élus pour six ans, les conseillers départementaux seront désormais renouvelés en intégralité. Ainsi, fin mars, chaque département sera doté de dix-huit à quatre-vingt deux conseillers en fonction du nombre de cantons qui le composent.
Les cantons ont été créés le 22 décembre 1789. Première circonscription au-dessus de la commune, ils découpent la France selon un maillage régulier et uniforme. A partir de 1801, Napoléon restructure la carte des cantons et les prive de leurs pouvoirs municipaux. La carte cantonale ne bougera quasiment plus jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle. Le canton est alors ancré dans la réalité, le chef-lieu devient la « petite capitale ».
À partir des années 1960, l’État entame un redécoupage des cantons les plus peuplés afin que les conseils généraux reflètent davantage la réalité démographique des départements. La décentralisation fait de ces conseils généraux de véritables pouvoirs locaux chargés des aides sociales, des routes, des collèges... En 2009, une première réforme préconise la création de conseillers territoriaux. Le changement de majorité présidentielle, en 2012, bouleverse les choses : la réforme est remplacée par le système paritaire.
(image : http ://www.assemblee-nationale.fr)