Échanges constructifs avec la profession
Une rencontre entre la préfète de Seine-et-Marne, Béatrice Abollivier, et des représentants de la profession agricole s’est tenue le 27 juin sur la ferme de Courberonne, à Jossigny.
Alors que la moisson débutait dans le département, la préfète de Seine-et-Marne s’est rendue sur la ferme de Courberonne, à Jossigny, jeudi 27 juin, à l’invitation de la profession agricole.
L’exploitation agricole et son histoire lui ont été présentées par l’un des membres du Gaec, Benoit Corman. La production de pommes de terre, historiquement présente, est maintenant destinée à la vente directe. « Le point de vente permet de défendre la zone agricole en communiquant », a expliqué l’épouse de Benoit Corman et présidente cantonale, Charline Corman, alors que l’exploitation se situe aux portes de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée et dispose de baux à titre précaire sur certaines parcelles.
« Nous ne sommes pas une réserve foncière mais une exploitation qui a une activité économique. Chaque parcelle a son importance », insiste l’exploitant.
Cette situation a été l’occasion d’aborder la question du foncier et du développement urbain alors que les exploitants demandent de la visibilité. « Nous avons besoin d’une vision stratégique qui doit se régler au niveau régional et non départemental, note la préfète. La compensation agricole est l’occasion de redonner une vocation agricole à certains terrains ».
À cela s’ajoute la problématique des dépôts de déchets sauvages. « Nous ne voulons pas de la double peine : subir les dégâts et payer l’enlèvement. Si des aides régionales existent, elles ne couvrent pas tous les frais engendrés », a insisté Philippe Vandierendonck, exploitant agricole confronté dernièrement à un dépôt d’huile de vidange.
Il apparaît que seul un ensemble de mesures permettra de diminuer les effets.
Concernant la création d’une pré-Zad à Villaroche, la secrétaire générale de la FDSEA et présidente de la commission foncière de la chambre, Laurence Fournier, a rappelé que « la profession n’accepte pas cet outil, qui ne permet ni à la Safer ni à la profession d’être prioritaire dans le rachat des terres et qui est contraire aux objectifs de zéro artificialisation ».
Autre sujet évoqué : les problèmes de circulation, notamment sur la nationale 3, où, sous couvert d’interdire les voitures sans permis, les exploitants agricoles ne peuvent plus accéder à leurs parcelles. Outre une tolérance durant la moisson, l’ajout de panneaux « sauf engins agricoles » est demandé en attendant de trouver une solution.
Enfin, deux sujets en cours de discussion au moment de la rencontre ont été abordés. D’une part, face aux « injonctions du gouvernement et de la société française qui demandent au monde agricole de produire toujours mieux avec des normes sociales et environnementales strictes, il est incompréhensible de valider les accords du Mercosur », a dénoncé Arnaud Rousseau.
D’autre part, à la suite du rejet par le conseil d’État d’articles de la directive Phytos, l’extension des zones où traiter serait interdit semble se dessiner. « Où veut aller l’État ? C’est très inquiétant ! », a interrogé le président de la FDSEA 77, Cyrille Milard.
Contrôles, aires de grand passage, nuisibles, relations constructives avec les forces de l’ordre, demande de fauchage des jachères (lire encadré)… sont autant de sujets évoqués avec la préfète, qui a pris le temps d’écouter, d’échanger et d’expliquer la position de l’État sur un certain nombre de dossiers.
Laurence Goudet-Dupuis