Douze fermes Dephy et un pilote pour baisser les intrants
La chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir a mis en place, dans le cadre du plan Écophyto 2, un réseau de douze fermes Dephy, piloté par Aude Pontonnier.
Dans le cadre de l’appel à projet du plan Écophyto 2, la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir a décidé de constituer un réseau de fermes Dephy.
Composé de douze exploitations réparties sur l’ensemble du territoire, il est piloté par l’agronome Aude Pontonnier.
« La chambre a choisi de créer son propre réseau », explique-t-elle.
« Il est constitué d’adhérents à des groupes de développement agricole plutôt motivés par la baisse des intrants. Nous n’avons pas eu de difficulté de recrutement, ces agriculteurs sont intéressés par la recherche de nouvelles cultures, l’innovation et les changements de pratiques », pointe-t-elle.
Les membres du réseau ont des profils différents pour être représentatifs des agriculteurs du département : « cela va du jeune installé au pré-retraité, de cinquante à deux cent cinquante hectares, il y en a un en bio, d’autres en culture simplifiée — blé, orge, colza —, d’autres encore qui font des betteraves, des oignons, des cultures de printemps. En revanche, il n’y a pas d’éleveur, cet engagement en groupe demande pas mal de temps, ça aurait été un peu compliqué », explique Aude Pontonier.
L’intérêt d’un tel groupe est d’avancer plus vite dans ses changements tout en prenant moins de risques.
« Le groupe permet d’optimiser la charge de travail », précise l’agronome.
« Mon rôle consiste à les aider à changer leurs pratiques, à les guider dans ces changements, à leur apporter des informations, à les amener à voir d’autres choses et à les faire travailler ensemble. Mais toujours en binôme avec leur conseiller de secteur qui fait partie du réseau et fournit le conseil technique. Le réseau Déphy s’ajoute au groupe de développement ».
Dans le cadre du plan Écophyto, chaque agriculteur se fixe donc un objectif de baisse d’intrants — ou d’Indicateur de fréquence de traitement — sur cinq ans et chaque groupe mène aussi un projet collectif.
« Au-delà de la baisse d’intrants, ils souhaitaient travailler sur la charge de travail, la préservation de la biodiversité et les charges économiques. Leur projet collectif est donc de trouver quels leviers agronomiques permettent d’atteindre la triple performance sociale, environnementale et économique. Au final, il s’agira d’identifier ces leviers sur lesquels nous aurons relevé des indicateurs », explique Aude Pontonier.
Au terme des cinq ans, l’ensemble des données sera collecté sur un logiciel au niveau national.
Celui-ci mesurera la baisse effective d’intrants qui reste le critère principal, avec une baisse souhaitée de 20 % des IFT...
« De fait, la marche est haute pour ces agriculteurs déjà engagés dans des démarches de raisonnement de leurs interventions... », estime l’agronome.
De ce travail collectif, seront extraites des fiches trajectoire, réalisées autour du parcours d’un agriculteur.
Des actions de communication seront organisées, comme des visites de fermes, afin de montrer ce qui est intéressant. Pour, au final, toucher les agriculteurs qui ne sont pas dans cette démarche.