Aller au contenu principal

Des résultats économiques en berne

Le CERFrance nord-est/Ile-de-France a tenu sa réunion conjoncture le 4 novembre au Mée-sur-Seine. Les résultats économiques sont globalement peu élevés et catastrophiques en élevage.

« Persuadés de notre rôle de référent économique, la réunion conjoncture est un rendez-vous important pour nous, afin de faire le point sur la récolte et d’en mesurer l’impact sur la santé financière des exploitations de notre département tous systèmes confondus. Dans un contexte grandissant de mondialisation, il est important que chacun prenne conscience qu’il faut prévoir pour ne pas subir. La rentabilité de demain se prépare aujourd’hui ».

C’est avec ces mots que Charles-Auguste Benoist, président départemental du CERFrance NEIDF, a lancé le mercredi 4 novembre au Mée-sur-Seine le onzième rendez-vous de ce type avec les organisations professionnelles agricoles. 

Il en ressort que 2015 est une année très moyenne en grandes cultures et très mauvaise en élevage. « Si le rendement fait le moral des agriculteurs, c’est le prix qui fait le revenu », a résumé Jacky Brideron, directeur départemental.

L’impact du climat a de nouveau été prédominant sur la récolte 2015. Si les incertitudes liées au blé ont été vite balayées, les rendements (de 8,4 à 9,5 du sud au nord Seine-et-Marne) et la qualité étant au rendez-vous, il n’en va pas de même pour les autres productions.

À cette situation structurelle s’ajoutent des éléments conjoncturels — qui expliquent le marché et des prix qui déclinent. Le blé doit faire face à une forte concurrence des pays de la mer Noire et à des taux de protéines limites pour l’export, le prix du colza a progressé sur un an (+5 %) mais suit une tendance baissière actuellement (-8 % en trois mois), celui du sucre chute (-24 % en un an)… : autant d’exemples qui expliquent la situation de crise agricole.

Dans le même temps, le montant des aides Pac baisse, un mouvement en cours depuis 2010.

Face à cette situation, les résultats courants des exploitations agricoles seine-et-marnaises restent faibles mais variables d’une région à l’autre. La part de la sole betteravière a un impact marqué. Ces résultats sont calculés à partir d’une hypothèse de prix pour le blé de 150 €/tonne ; une variation de celui-ci de plus ou moins 10 €/tonne a une forte incidence (39 euros/ha en système betteravier par exemple). 

Ainsi, en système betteravier, on s’achemine vers un revenu courant moyen de 96 euros/ha contre 287 euros/ha en 2014, soit une baisse conséquente. 

En système céréalier, dans le nord Seine-et-Marne, on assiste à une stabilisation du revenu (143 euros/ha), à de légers redressements par rapport à 2014 et à une hausse  dans le centre (141 euros/ha) et le sud Seine-et-Marne (97 euros/ha). Seul ce dernier secteur sud tire son épingle du jeu en matière de revenu et de solde disponible grâce à une bonne maîtrise des charges.

Enfin, concernant les charges sociales, une grande disparité est à noter (-15 à -45 %). 

De son côté, Thierry Lemaitre, responsable du service études au CERFrance NEIDF, est revenu sur une enquête menée alors que le secteur agricole est en crise, tout comme l’économie française. Ces résultats portent sur des exploitations de différents types sur trois exercices.

Depuis 2012, les produits des exploitations en polyculture sont en décroissance alors que les charges restent stables, d’où une chute relativement importante du revenu. Les charges opérationnelles sont en légère hausse mais n’ont pas dérapé. Si les investissements sont moindres en 2014, l’autofinancement a disparu et, plus inquiétant, les emprunts nouveaux ne financent pas uniquement l’investissement. L’endettement à plus d’un an est stable, mais une croissance notoire de celui à court terme apparaît.

Le problème actuel de trésorerie a de multiples origines — surinvestissement, report d’échéances et structurelle au niveau des coûts de production — technicité, investissements lourds. 

« Avec la baisse des aides, la technicité de l’exploitant se révèle au niveau du résultat », a conclu Thierry Lemaitre, notant que des perspectives existent. 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

De gauche à droite, Éric Thirouin, président de l'AGPB, François Jacques, secrétaire général d'Arvalis, Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France, Mélanie Franche, ingénieure chez Arvalis et animatrice de la filière Orges brassicoles, Philippe Dubief, président de la filière orges brassicoles pour Arvalis et l'AGPB, Jérôme Fabre, directeur de la région Est d'Arvalis, Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France ...
La filière brassicole unie pour relever les défis
Renforcer la compétitivité de chaque maillon de la chaîne et anticiper les évolutions des marchés, telles étaient les priorités…
Olivier Hardouin (à g.) et François-Xavier Rone.
Olivier Hardouin, nouveau président de la FNSEA 41
La FNSEA 41 a tenu un conseil d’administration électif lundi 31 mars. Olivier Hardouin a été élu nouveau président du…
Vendredi 14 mars, à Orléans. La nouvelle chambre d'Agriculture Centre-Val de Loire a été installée. Elle est présidée par Maxime Buizard Blondeau (5e à d.). Il succède à Philippe Noyau.
Maxime Buizard Blondeau élu à la tête de la chambre régionale d'Agriculture Centre-Val de Loire
Lors de la session d’installation de la chambre régionale d’Agriculture Centre-Val de Loire,  vendredi 14 mars à…
Lundi 31 mars, entre Itteville et Cerny (Essonne). Une dizaine d'agriculteurs se sont donné rendez-vous pour faire part de leur mécontentement.
Les agriculteurs se mobilisent à cause des routes trop étroites
Les agriculteurs de l'Essonne ont organisé une manifestation lundi 31 mars à l'aube. L'objectif était de démontrer la…
À Leudeville (Essonne), mardi 18 mars. Pour revenir sur la Ferme de Bressonvilliers, les gens du voyage ont détruit le portail qu'avait installé Tanguy Schintgen.
Les difficultés se succèdent à la Ferme de Bressonvilliers
Malgré de nombreuses péripéties, le projet de la Ferme de Bressonvilliers à Leudeville (Essonne) avance petit à petit. Les deux…
Le 6 avril, à Sours. Les chalands se sont déplacés en nombre à la brasserie de Chandres à l'occasion de son vingtième anniversaire, fêté sous un soleil radieux.
6 000 visiteurs pour les 20 ans de la Brasserie de Chandres
La Brasserie de Chandres, à Sours (Eure-et-Loir), a fêté ses 20 premiers printemps les samedi 5 et dimanche 6 avril autour…
Publicité