Des moissons hétérogènes et médiocres
La campagne 2024 a dévoilé des résultats majoritairement décevants. Chloé Cuinier, conseillère grandes cultures à la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher, revient sur le bilan de la moisson de cette année.
La campagne 2024 a dévoilé des résultats majoritairement décevants. Chloé Cuinier, conseillère grandes cultures à la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher, revient sur le bilan de la moisson de cette année.
L’année 2024 restera malheureusement en mémoire à cause d’une météo très, et même trop, pluvieuse ainsi que des récoltes exécrables partout en France, le Loir-et-Cher ne faisant pas exception. Dans le département, les difficultés ont commencé dès les semis et se sont étendues jusqu’à la fin du printemps. Chloé Cuinier, conseillère grandes cultures à la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher, dresse le bilan des moissons de cette année.
Qualités faibles pour les orges et blés tendres
Concernant les cultures de blé tendre, les résultats des récoltes sont beaucoup plus faibles que les années précédentes avec des rendements allant de - 10 à - 50 % en fonction du type de parcelle. « En blé tendre, il y a une forte hétérogénéité en fonction des types de sols avec des rendements allant de 30 à 80 quintaux/hectare », souligne Chloé Cuinier. En plus de rendements très faibles, les agriculteurs doivent aussi gérer une qualité très moyenne avec un faible Poids spécifique (PS) et quelques cas d’ergot. « Il y a en effet quelques cas d’ergot signalés et cela est très problématique », abonde la conseillère grandes cultures. La campagne très humide a aussi été impactée par une forte pression de septoriose, qui a altéré le remplissage des grains.
Même cas de figure pour les orges d’hiver, « les rendements sont de très moyens à vraiment décevants allant de 25 q/ha à 75 q/ha pour une moyenne globale de 57 q/ha dans le département », estime Chloé Cuinier. Et là aussi, la qualité est insatisfaisante avec des PS globalement moyens.
Faibles rendements de colza
Pour les colzas, les semis se sont majoritairement bien déroulés, mais les choses se sont compliquées durant l’automne et l’hiver avec des parcelles très humides et la perte de certains pieds de colza dans les parcelles hydromorphes. « L’automne a été plutôt chaud, ce qui a accéléré la floraison de huit jours environ, mais l’avance a été rattrapée par un printemps plutôt frais. À noter aussi des maladies de fin de cycle dues au printemps humide », explique la conseillère grandes cultures. Les rendements de colza sont de 28 q/ha de moyenne et vont de 6 q/ha jusqu’à 40 q/ha, traduisant une forte hétérogénéité.
Au niveau des marchés, la qualité médiocre de cette récolte en France va compliquer la vente à l'international. « Pour le moment, pour le blé tendre meunier, les prix sont aux alentours de 180 euros la tonne avec peut-être une petite évolution à la hausse prochainement. Pour le colza, les prix connaissent pas mal de mouvement, avec un espoir de voir les prix monter jusqu'à 480 euros la tonne, sans espérer les 500 euros pour autant », conclut Angélique Tessier, conseillère d'entreprise à la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher.