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Diversification
Des brebis pour exploiter au mieux ses parcelles

Pour valoriser l’intégralité de leurs surfaces, Frédéric Gond et Quentin Vergracht, deux agriculteurs de Tavers (Loiret), ont accueilli sur leurs exploitations Isabelle Gravrand afin qu’elle mette en place un atelier ovin.

Une fois son diplôme obtenu en juin 2023, Isabelle Gravrand s'est installée à Tavers, près de chez Frédéric Gond (sur cette photo) et Quentin Vergracht.
Une fois son diplôme obtenu en juin 2023, Isabelle Gravrand s'est installée à Tavers, près de chez Frédéric Gond (sur cette photo) et Quentin Vergracht.
© A.B. - Horizons

Tous les deux installés à Tavers (Loiret) sur des exploitations céréalières voisines, Frédéric Gond et Quentin Vergracht s'entraident quotidiennement et mutualisent leur matériel. En 2021, les deux agriculteurs souhaitent améliorer le potentiel agronomique de leurs fermes situées en Val de Loire Petite Beauce, sur un secteur séchant, avec des surfaces de prairies et de jachères classées sites Natura 2000. Ils envisagent d'intégrer une nouvelle personne à leur idée de diversification ovine. Ils croisent alors par hasard le chemin d'Isabelle Gravrand, spécialisée dans le domaine de la protection de l’environnement, cherchant à se reconvertir. Après plusieurs mois de formation et de travail sur ce projet, elle s'est officiellement installée le 1er janvier dernier à Tavers, épaulée par ses deux nouveaux collègues.

À la recherche d'un métier agricole

À 48 ans, Isabelle Gravrand a travaillé vingt-trois ans au Conservatoire d’espaces naturels Centre-Val de Loire (CEN CVL). Dans le cadre de son métier, elle était régulièrement amenée à rencontrer des éleveurs. « Le premier moyen d’entretenir des espaces naturels est d’y implanter des éleveurs et leurs moutons », explique-t-elle. En mettant un frein à son activité professionnelle, le Covid-19 la poussera à réfléchir à sa carrière et à creuser le fort intérêt qu'elle porte au monde agricole. En septembre 2021, elle intervient pour le CEN CVL, à Tavers, et fait la rencontre de Frédéric Gond et Quentin Vergracht. Les deux agriculteurs lui parlent de leur projet d'atelier ovin. Une aubaine pour Isabelle Gravrand qui s'inscrira rapidement à un BTS ACSE (Analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole) à distance pour devenir éleveuse et rejoindre l'aventure des deux hommes.

Un projet co-construit gagnant/gagnant

Au travers de cet atelier ovin, Frédéric Gond et Quentin Vergracht cherchaient à donner de la résilience à leurs exploitations. « Avec la baisse de fertilité des sols, nous avons quelques problématiques agronomiques, souligne Frédéric Gond. Nous avions aussi tout un potentiel que nous n’exploitions pas en termes de jachères. Remettre de l’élevage au sein de nos exploitations nous paraissait adapté à la région et répondait à un certain nombre de nos problématiques. Ramener des légumineuses et réimplanter des prairies sont des éléments positifs vis-à-vis de la diversification de l’assolement ».

De fil en aiguille, Frédéric Gond, Quentin Vergracht et Isabelle Gravrand ont construit leur projet ensemble. Ils ont notamment choisi de se tourner vers des moutons de race noire du Velay, pour sa rusticité et pour sa capacité à produire des agneaux à contre-saison. Cette race est également acceptée dans plusieurs cahiers des charges de certifications et de labels.

Du pâturage sur des zones diversifiées

Arrivée officiellement le 1er janvier 2024, Isabelle Gravrand est désormais installée en exploitation individuelle, à l'instar de ses deux collègues. Les premiers animaux (18 agnelles) sont arrivés en octobre 2023, puis la jeune agricultrice a acheté 48 brebis et agnelles de race noire du Velay croisée berrichon du Cher. Enfin, 91 agnelles et 2 béliers sont arrivés en mai dernier.

Aujourd'hui, et après quelques premières naissances, l'éleveuse s'occupe de 186 moutons qu'elle fait pâturer sur plus de 100 hectares répartis sur deux espaces naturels préservés par le CEN CVL, ainsi que sur les exploitations de ses deux partenaires. « Chez Quentin et Frédéric, mes animaux peuvent pâturer sur une trentaine d'hectares sur les bords de Loire, en zone Natura 2000, avec un sol sableux et séchant, mais aussi sur le plateau au sol plus argileux, détaille Isabelle Gravrand. À partir d'octobre, une cinquantaine d'hectares de couverts d'interculture, aux espèces choisies tant pour leur intérêt agronomique que pour leur valeur alimentaire, prendront le relais, poursuit-elle. Cela offre des ressources complémentaires essentielles pour envisager le désaisonnement et de la souplesse pour s'adapter au dérèglement climatique ». L'objectif est d’obtenir un troupeau de 250 brebis.

En plus de profiter d'une partie de leurs parcelles, Isabelle Gravrand peut bénéficier des bâtiments déjà existants et de l'expertise technique et mécanique de ses collègues.

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