Aller au contenu principal

Diversification
Dans les secrets de la houblonnière de Johann Laskowski

Johann Laskowski a ouvert sa houblonnière à l'occasion des Journées diversification de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France.

Les Journées diversification de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France réservent chaque année leur lot de découvertes en proposant notamment de s'intéresser à des productions originales. La visite du 5 décembre dernier était résolument de cet ordre puisque les agriculteurs intéressés avaient rendez-vous à la Ferme des Clos à Bonnelles (Yvelines). C'est là que Johann Laskowski a créé, en 2017, sa houblonnière baptisée La Houf. Ce concepteur-paysagiste, formé à l'École du Breuil, s'est installé sur deux hectares. Parti de rien, il a planté lui-même les quelque 6 600 pieds de houblon issus de huit variétés différentes et installé l'ensemble des poteaux et fils qui supportent aujourd'hui la production.

Johann Laskowski a profité de cette matinée de rencontre pour évoquer devant ses visiteurs ses succès, ses remises en question, son mode de fonctionnement tout au long d'un cycle cultural ou encore les investissements nécessaires pour se lancer. « Il existe deux types de houblon, l'amérisant et l'aromatique. Je me suis lancé avec huit variétés, dont deux amérisantes. Aujourd'hui encore, j'ajuste mes choix en fonction de celles qui fonctionnent le mieux jusqu'à présent. »

Après une première récolte timide en 2021 du fait de la récente implantation des plants, Johann Laskowski a pu réaliser l'été dernier une première belle saison avec « 1,6 tonne de fleurs fraîches et 1,4 tonne en fleurs séchées que j'écoule en direct auprès des brasseurs franciliens ». « L'engouement pour le métier de brasseur est tel que la demande en houblon est extrêmement forte en France », confie le producteur qui propose aussi du houblon en pellets, conditionné sous vide : « Une autre grosse demande des brasseurs », note celui qui est aussi président de l'association Houblon de France.

Une culture gourmande en main-d'œuvre

Au cours de la visite, Johann ­Laskowski a détaillé le travail nécessaire au champ sur une année : « Je commence en mars avec le rabattage des buttes, la taille des hauts de tiges et un travail sur l'inter-rang. En avril, j'installe les ficelles qui supporteront la culture, qui peut monter jusqu'à 10 mètres de haut ».

À ce stade, le producteur précise qu'il est quasiment indispensable d'implanter la houblonnière à proximité d'éléments brise-vent tels que des haies ou un bois. « En mai, lorsque la plante a commencé à grimper, c'est l'étape de ce qu'on appelle la mise au fil, poursuit-il. Tandis que juin est le moment de buter les rangs afin de conserver au mieux la fraîcheur, limiter l'enherbement et favoriser la lignification. Je défane aussi les premières feuilles. Toutes ces étapes sont réalisées presque entièrement à la main, la mécanisation est peu envisageable. C'est la complexité majeure de cette diversification, elle est extrêmement gourmande en main-d'œuvre ».

Gourmand, le houblon l'est aussi en azote : « 180 unités à la plantation et 120 tous les ans ». Il lui faut aussi veiller aux problématiques mildiou, oïdium et à la présence d'altises. Le houblon se récolte enfin en septembre.

Johann Laskowski a détaillé l'ensemble des investissements nécessaires au lancement de cette diversification, comme ici cette trieuse.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

De gauche à droite, Éric Thirouin, président de l'AGPB, François Jacques, secrétaire général d'Arvalis, Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France, Mélanie Franche, ingénieure chez Arvalis et animatrice de la filière Orges brassicoles, Philippe Dubief, président de la filière orges brassicoles pour Arvalis et l'AGPB, Jérôme Fabre, directeur de la région Est d'Arvalis, Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France ...
La filière brassicole unie pour relever les défis
Renforcer la compétitivité de chaque maillon de la chaîne et anticiper les évolutions des marchés, telles étaient les priorités…
Olivier Hardouin (à g.) et François-Xavier Rone.
Olivier Hardouin, nouveau président de la FNSEA 41
La FNSEA 41 a tenu un conseil d’administration électif lundi 31 mars. Olivier Hardouin a été élu nouveau président du…
À Leudeville (Essonne), mardi 18 mars. Pour revenir sur la Ferme de Bressonvilliers, les gens du voyage ont détruit le portail qu'avait installé Tanguy Schintgen.
Les difficultés se succèdent à la Ferme de Bressonvilliers
Malgré de nombreuses péripéties, le projet de la Ferme de Bressonvilliers à Leudeville (Essonne) avance petit à petit. Les deux…
Lundi 31 mars, entre Itteville et Cerny (Essonne). Une dizaine d'agriculteurs se sont donné rendez-vous pour faire part de leur mécontentement.
Les agriculteurs se mobilisent à cause des routes trop étroites
Les agriculteurs de l'Essonne ont organisé une manifestation lundi 31 mars à l'aube. L'objectif était de démontrer la…
Le 6 avril, à Sours. Les chalands se sont déplacés en nombre à la brasserie de Chandres à l'occasion de son vingtième anniversaire, fêté sous un soleil radieux.
6 000 visiteurs pour les 20 ans de la Brasserie de Chandres
La Brasserie de Chandres, à Sours (Eure-et-Loir), a fêté ses 20 premiers printemps les samedi 5 et dimanche 6 avril autour…
Jeudi 20 mars, à Chartres. L'Association des irrigants d'Eure-et-Loir s'est réunie en assemblée générale, la première pour son président Aymeric Souchet (3e à g.).
Les irrigants d'Eure-et-Loir auront l'eau des nappes pour la campagne
L'Association des irrigants d'Eure-et-Loir a tenu son assemblée générale jeudi 20 mars à Chartres, l'occasion de rassurer…
Publicité