Cueillette de Voisenon : « Il est important de faire travailler les producteurs locaux »
Comme la plupart des boutiques à la ferme, celle de la cueillette de Voisenon (Seine-et-Marne) connait une forte affluence. Des mesures sanitaires ont été instaurées pour la sécurité de tous. Bénédicte Fournier témoigne.
Depuis vendredi 13 mars et l’annonce de la fermeture des écoles, qui a précédé celle du confinement, la clientèle afflue à la boutique à la ferme de la Cueillette de Voisenon. Les propriétaires, Bénédicte et Franck Fournier, et leurs salariés, qui ont tous répondu présent pour travailler davantage — un soulagement pour eux —, ont dû s’adapter.
« Dans un premier temps, nous avons dû gérer les angoisses des salariés, puis l’affluence des mails et des clients, explique Bénédicte Fournier, propriétaire de cette boutique. Les horaires d’ouverture de la boutique ont été adaptés afin d’élargir la plage horaire. Nous sommes actuellement ouverts les jeudi, vendredi et samedi ».
Des mesures de circulation très strictes ont été mises en place dans la boutique avec une file d’attente à l’extérieur permettant l’écart nécessaire entre chaque client. « La commune nous a prêté, et même livré à domicile, ses barrières », souligne Bénédicte Fournier.
Au regard de la surface à l’intérieur de la boutique, bien que relativement importante pour ce type de magasin, quatre personnes maximum sont autorisées à l’intérieur. Quand l’une sort, la suivante entre. « On cherche à fluidifier au maximum le passage en caisse avec une seule personne qui sert les produits frais alors que deux sont à la caisse. Les clients respectent les mesures et les comprennent ».
De nouveaux clients découvrent la boutique aux côtés de nombreux habitués qui restent raisonnables dans leurs achats avec un panier pour la semaine. La viande et les légumes sont des produits phares.
« Globalement, les gens cuisinent plus. Comme il n’y a plus de cantine, ni de restauration hors foyer, automatiquement ils consomment davantage ». Si la livraison d’une partie des paniers de fruits et légumes au sein des entreprises a été arrêtée comme les salariés sont en télétravail, cette baisse a été compensée par le doublement des paniers vendus en boutique.
Avec la hausse des ventes, la logistique est également un élément clé qui a été revu. « Afin de nous organiser au mieux pour la collecte des produits auprès de nos collègues, nous demandons à nos clients de passer commande. »
Bénédicte et Franck Fournier réfléchissent également à mettre en place un site marchand pour payer en avance via le site Ma boutique fermière. D’autre part, étant incapable de donner le contenu précis des paniers de fruits et légumes en avance, la boutique propose des paniers-surprises.
« Tout le monde accepte et s’adapte. Il est important de faire travailler les producteurs locaux et continuer de jouer le jeu. On espère que les nouveaux venus ne nous oublieront pas du jour au lendemain quand cette crise sera finie ».
Laurence Goudet-Dupuis
Photo d’archive