Filière
Cornichons : une récolte mitigée à cause de la météo
Depuis quelques années déjà, une filière cornichon est relancée en Loir-et-Cher grâce à l’impulsion de Reitzel et de producteurs locaux motivés. La récolte 2024 est en cours.
Depuis quelques années déjà, une filière cornichon est relancée en Loir-et-Cher grâce à l’impulsion de Reitzel et de producteurs locaux motivés. La récolte 2024 est en cours.
Depuis 2016 déjà, quelques producteurs en Loir-et-Cher ont décidé de se lancer dans la culture des cornichons, sous l’impulsion de l’entreprise Reitzel, présente dans le département avec son site à Bourré. « Il y a de nombreux producteurs, maraîchers, en Loir-et-Cher et étant donné que la culture du cornichon demande une forte main-d’œuvre, il était plus évident pour ces exploitations de se lancer à nos côtés pour relancer une filière de cornichons française », assure Léopoldine Mathieu, responsable des filières agricoles et du développement durable au sein de l’industriel Reitzel.
8 producteurs en Loir-et-Cher
Grâce à sa gamme Hugo lancée en 2022, l’entreprise Reitzel décide de miser sur les producteurs locaux et une filière française locale. « Nous avons actuellement environ 2 % des parts de marché du cornichon. Nous espérons continuer sur cette belle dynamique », affirme la responsable.
Du côté des producteurs, la collaboration avec Reitzel fonctionne bien, avec, à ce jour, une vingtaine d'agriculteurs (huit en Loir-et-Cher), dont deux en agriculture biologique. « Avec cette filière, on sait où l’on va grâce à un industriel qui joue le jeu », reconnaît un producteur de cornichons de Loir-et-Cher.
La filière a connu deux très belles saisons en 2022 et 2023 avec des récoltes satisfaisantes, autant que l'était la demande. Toutefois, pour le moment, la période a empêché Reitzel d'augmenter ses surfaces cette année. « Nous n’avons pas augmenté nos surfaces, car la demande stagne en grande partie à cause de l’inflation. Nous maintenons tout de même nos prix auprès des producteurs, nous essayons de faire les choses correctement et en concertation avec eux », précise Léopoldine Mathieu. En agriculture conventionnelle, les quantités de cornichons récoltées l’année dernière étaient aux alentours de 550 tonnes, dont la moitié avait été récoltée par les producteurs de Loir-et-Cher. La responsable des filières agricoles et du développement durable de Reitzel l’assure : « Nous sommes sur une belle filière qui a de l’avenir. Il faut encore davantage accentuer notre communication et sensibilisation auprès des consommateurs sur l’importance de l'origine des cornichons ».
Un retard de récolte
La récolte des cornichons nécessite une forte main-d’œuvre. La culture rencontre des difficultés car elle évolue rapidement. Il existe plusieurs calibres de cornichons vendus dans le commerce, dont notamment le petit, le moyen et le gros. Alors qu’auparavant le petit calibre était le mieux valorisé, la consommation a évolué. C’est désormais le moyen qui est le plus demandé à cause de l'inflation et du prix plus élevé des petits calibres. « C’est plus difficile de récolter des calibres moyens. Quand on récolte le matin et qu’on voit des petits calibres, on préfère les laisser pousser un peu, mais il ne faut pas revenir trop tard, car dans la soirée, il peut déjà avoir triplé de volume et être devenu un gros calibre », explique le producteur loir-et-chérien.
Avec en moyenne entre 0,5 et 3,5 hectares de cornichons par exploitation, les agriculteurs de la filière ont connu une plantation plus compliquée que les années précédentes. « Nous avons eu un retard de production de 8 à 10 jours à peu près. Avec l’année humide qu’on a eue, on a aussi remarqué un peu de mildiou sur les plants », explique le producteur. D’ailleurs, Léopoldine Mathieu l’admet : « Les conditions climatiques ont été plus difficiles. Ce n’est pas une année exceptionnelle au niveau de la récolte ».
En ce qui concerne la commercialisation, les cornichons de la filière française trouvent toujours preneurs, avec des ventes qui se maintiennent voire même en légère croissance malgré une stagnation de la demande.