COP régionale : l'agriculture, solution pour l'environnement
La COP de Loir-et-Cher a été lancée, lundi 25 mars à Vineuil, par le conseil régional Centre-Val de Loire et la préfète de région. Des réunions de travail auront lieu dans les prochaines semaines
La COP de Loir-et-Cher a été lancée, lundi 25 mars à Vineuil, par le conseil régional Centre-Val de Loire et la préfète de région. Des réunions de travail auront lieu dans les prochaines semaines
En fin d’année 2023, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, avait lancé la Conférence des parties (COP) de la région Centre-Val de Loire à Orléans (Loiret). Quelques mois après et un tour de région plus tard, le président du conseil régional de Centre-Val de Loire, François Bonneau, et la préfète de région, Sophie Brocas, étaient à Vineuil (Loir-et-Cher), lundi 25 mars, pour lancer la COP au sein du Loir-et-Cher. « C’est notre sixième réunion à l’échelle des départements. Il était important pour nous d’aller au plus proche des acteurs dans chaque département, nous allons bientôt entrer dans la phase d’action », a évoqué le président de la Région. Des ateliers de travail, sur diverses thématiques, auront lieu durant le mois d’avril dans toute la région afin d’élaborer cette COP régionale.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
La préfète de région l’a elle-même affirmé : « Il nous reste vingt-cinq ans, c’est-à-dire une génération, pour agir et être en capacité de rendre une terre plus saine à nos enfants ». Le constat est sans appel : réchauffement et dérèglement climatique ainsi qu’une accélération de la sixième extinction de masse des espèces déjà en cours. « Si nous n’agissons pas, les experts prévoient pour notre région d’ici à la fin du siècle une température moyenne de 15,1 °C correspondant au climat d’Arles (Bouches-du-Rhône). Nous passerions de trois mois de période de risque incendie à six mois, c’est-à-dire le double », a prévenu la préfète de région. Bien entendu, le monde agricole ne serait pas épargné par ce scénario catastrophe de + 4 °C d’ici la fin du siècle. Stagnation des rendements, floraisons précoces des bourgeons en vigne créant de plus forts risques de gel, baisse de rendement de la production en lait ou encore une prolifération des ravageurs pourraient considérablement impacter de manière néfaste l’agriculture de demain.
Des objectifs fixés pour 2030
Des objectifs ont été fixés par l’État, dont la réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. « Il faut que nous réussissions à baisser considérablement nos émissions et que nous atteignons les émissions émises en 2020, autrement dit durant le confinement », a détaillé le directeur adjoint de la Dreal, Florian Lewis. Chaque secteur, que ce soit le transport, le bâtiment, l’industrie, l’énergie ou encore l’agriculture, devra réussir à réduire ses émissions. Toutefois, les objectifs pour l’agriculture seront moindres en termes de réduction d’émissions de gaz à effet de serre par rapport aux autres secteurs, notamment parce que les transitions agricoles prennent plus de temps. « La trajectoire que nous prenons ne doit pas se faire au détriment d'autres objectifs comme notre souveraineté alimentaire », a rappelé Florian Lewis.
Les objectifs pour l’instant fixés en région Centre-Val de Loire, particulièrement en agriculture, proposent 20,1 hectares par an de plus de surface de couverts par rapport à 2019 ou encore 4 200 kilomètres linéaires de haies supplémentaires. Pour atteindre ces objectifs, la préfète de région a affirmé que l’État serait présent : « Le gouvernement sera au rendez-vous avec une enveloppe de 38 milliards d’euros en 2024, soit 8 milliards de plus que l’année précédente, pour soutenir les adaptations et atténuations au dérèglement climatique ».
Des projets déjà en place
Plusieurs acteurs de différents secteurs d’activités sont intervenus pour présenter les projets déjà mis en place. Arnaud Bessé, président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, a insisté sur l’accompagnement bas-carbone : « Nous, les chambres d’Agriculture départementales et régionale, pensons que l’agriculture est une solution pour lutter contre le réchauffement climatique ». 130 diagnostics et plans d’action pour améliorer l’empreinte carbone de l’exploitation agricole ont été réalisés depuis 2022 au sein de la Chambre de Loir-et-Cher. Cette démarche permet d’accompagner les agriculteurs vers la réduction des émissions de gaz à effet de serre, voire de s’engager pour certains d’entre eux jusqu’à la monétisation de leurs crédits carbone via le Label bas-carbone.
Après une définition des priorités, une phase de débat, puis une concertation citoyenne, la COP devrait permettre de mettre en place des objectifs régionaux et locaux d’ici la fin de cette année.